Reportages équilibrés (Hrig et pauvreté, chantiers et ouverture), mais je me permets de me livrer au jeu des extraits pour citer de mémoire:
D’abord le PJD (parti modéré, même si son journal critique les festivals, qui n’a pas gagné les élections mais qui est tout de même deuxième): Le maire de Meknès en compagnie d'un producteur de vin et de sa femme non voilée, puis Benkirane (les femmes doivent être voilées, tout le monde doit nous suivre car nous avons raison !) et enfin, le leader Othmani (nous respectons la démocratie !!).
C’est pas assez, il faut plus extrémiste : Nadia Yassine (qui n’est pas Bocuse mais une républicaine qui enquiquine le régime, fait chanter ses convives et pleure devant la misère !!!).
Mais encore ? Allez une salafiste, veuve d’un terroriste tout de noir couverte (ceux que vous appelez auteurs d’attentats suicide, nous les appelons martyrs !). Ou alors un terroriste repenti qui évoque les entraînements au terrorisme dans les prisons !
Et de l’autre côté ?
Un journaliste, Benchemsi (pas d’explosion au Maroc, pas d’islamistes au pouvoir parce qu’il y a le roi qui fait rempart !),
Une cinéaste qui a crée le débat par un film, Leila Marrakchi (le processus des élections doit aller jusqu’au bout, même pour mener des islamistes au pouvoir, mais moi je ne vivrai pas l’éventuelle privation de liberté, je vis aussi en France !)
Mais où sont donc passés les autres acteurs de la société marocaine : gouvernement, partis, … ?
lundi 17 septembre 2007
Un oeil sur le Maroc, par France 2
Libellés : Réflexion
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3 commentaires:
Ce genre d'émission me fait douter de la compétence, de l'intelligence et de l'objectivité des journalistees ocidentaux et notment français. Mais les pauvres chéris, s'ils font une émission sur le Maroc pour montrer des choses positives, nos compatriotes - les plus nantis, ceux qui peuvent regarder les chaines françaises - seraient les premiers à critiquer. Alors, laissons faire et continuons notre petit bohomme de chemin, à notre rythme, à notre manière!
Le reportage, comme tu as souligné, est parmi les plus équilibrés sur le Maroc. Il y a 10 fois pire :D
Mais c'est à nous de montrer l'exemple. D'expliquer le Maroc. Je ne crois pas que ça soit la mission des médias étrangères de le faire.
J'ai trouvé que donner du poids à Nadia Yassine, dont le père ancien inspecteur d'education national habite une somptueuse villa à Bir Qassem à Rabat, et qui pleure devant la misère était exagéré. J'aurai préféré voir plus de Tanger Med et Casashore.
Il faut dire, qu'avec le peu qu'ils ont montré, ils corrigent bcp de préjugés occidentaux.
Pour abonder dans ce sens, je copie ici une analyse parue ce jour sur l'Economiste:
Aux yeux de nombreux organes de presse au Maroc, la couverture par les médias occidentaux des élections marocaines laisse beaucoup à désirer par ses approximations, voire ses partis pris. «Les presses françaises et espagnoles donnent l’impression d’être très déçues par les élections marocaines: il n’y a pas eu le tsunami islamiste qu’elles annonçaient avec tant de force qu’on se demandait si elles ne le souhaitaient pas» (7).
Remarquons que le peuple marocain ne s’est nullement perdu dans un «raz de marée islamiste tant attendu, et abondamment commenté par la presse et les chaînes étrangères» – ce qui agace, à juste titre L’Economiste marocain. Le scrutin du 7 septembre est stigmatisé à travers des «analyses» annonciatrices d’un «déluge islamiste», continue le journaliste. «Le Parti de l’Istiqlal, classé premier [...] n’aura ainsi pas autant d’espace visuel que son rival le PJD. Les autres partis, n’en parlons pas! Peu de reportages sur les autres groupes politiques, les ministres et les formations perdantes ou gagnantes. Le paysage politique est caricaturé [...]. Peut-être que ces sujets ne font pas grimper l’audimat. Toujours est-il qu’un tel traitement donne une image biaisée de la scène politique [...]. Le Maroc n’aura droit de cité dans le JT qu’à travers la lorgnette islamiste. C’est en substance la conclusion qui se dégage de la couverture faite par les médias étrangers. Pour eux, la transparence des résultats est passée en second plan. Le principal intérêt n’était finalement que “le péril islamiste” et les ceintures de misère...» (8).
Les inexactitudes, rapportées par les organes de la presse occidentale, y compris la plus en vue, sont en effet déconcertantes pour l’observateur marocain. Un exemple: l’éditorial du journal français Le Monde du 10 septembre 2007 fait du PJD l’unique victime «d’un système électoral et d’un découpage des circonscriptions, notamment dans les zones rurales, où le PJD est bien implanté» [sic]. Alors que ce parti est principalement implanté dans les zones urbaines et périurbaines où ses candidats se sont fait élire, et nombreux sont les partis, y compris au sein de la majorité sortante, qui se disent victimes du découpage électoral et du mode de scrutin de liste par circonscription, USFP comprise (9).
Il faut dire que la vision déformante d’un «affrontement de civilisations», reprise, inconsciemment ou non, par des médias au mieux moutonniers, a été largement diffusée par les think tanks néoconservateurs américains. Il fallait ainsi que les islamistes prospèrent au Maroc, notamment dans les campagnes (nous avons vu que non, peu importe) pour soutenir la vision simpliste de la «guerre contre la terreur». Il n’est que de lire quelques titres du Christian Monitor américain (Is al Qaeda influence spreading to Morocco? Ou encore : Morocco’s harder line on security challenges reforms) ou assertions alarmistes d’analystes dits bien informés (The Signs of Jihadist Sights on Morocco) (10).
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