dimanche 30 novembre 2008

NSSP: Se réconcilier avec la Terre

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Lors de cette rencontre, le philosophe, le juriste, l'expert, l'entrepreneur, le journaliste, le militant, ont confronté leurs points de vue. Venus de 15 pays différents vers cet archipel du Pacifique, ils ont révélé dans leurs échanges, par leurs divergences et leurs accords, les lacunes qui jalonnent les processus officiels de négociation sur la question du changement climatique.

Pour David Abram, philosophe et écologiste culturel, fondateur de Alliance for Wild Ethics, ancien professeur et auteur de plusieurs publications sur le sujet, se réapproprier l’espace, la terre, est un préalable.

Ne gagnerait-on pas plus facilement les batailles écologiques, pour l’eau, le sol, l’air, si l’on inculquait à tous, la valeur culturelle, spirituelle du milieu naturel qui nous héberge. La communion de l’Homme et de la Terre, délaissée par la civilisation du toujours plus, devrait être le fondement de toute action de sauvetage de la Planète.

Toutes les cultures ont prôné cette communion. Dans la tradition judaïque et musulmane, l’Homme et la Terre ne font qu’un. Indissociables. Pour illustrer cette convergence, rien de mieux que les mots, les expressions qui rappellent les sources, les origines. Dans les langues arabe et hébraïque, le vent et l’âme proviennent de la même racine. Le vent n’est-il pas le semeur de la vie de la Terre, comme l’âme est l’essence de l’être humain ? 


Cette communion est portée par la culture orale, qui semble s’effacer sous la pression, l’envahissement, de la culture de l’écrit et encore davantage par la culture digitale. L’être humain obnubilé par les symboles et les codes, délaisse l’herbe et la pierre…Pour David Abram, la régénérescence (rejuvenation) de la culture orale est un impératif écologique.

Mais cette approche didactique, bucolique, de la transformation vers une Nouvelle Société n’est pas partagée par tous !

A suivre: NSSP: La loi et le droit d'abord! 

vendredi 28 novembre 2008

NSSP

Nouvelle Société pour Sauver la Planète. Pompeux, vantard, prétentieux ? Non, c’est exactement ce qu’il faut. Rien de moins. Les mots sont bien pesés. L’extinction massive est une menace réelle. Si par le passé l’extinction d’une civilisation ne touchait pas à l’ensemble planétaire, et n’empêchait pas l’apparition d’une autre civilisation ailleurs, la globalisation en cours fait peser une menace globale, réelle, sur l’ensemble.

Durant un siècle et demi, le monde occidental a construit un modèle de civilisation qui s’est imposé au monde. Basé sur le marché libre, la croissance et le profit, ce modèle a carburé à l’énergie fossile : charbon, pétrole et gaz, essentiellement. Pour la production, le transport, la consommation, ce modèle est à l’origine des émissions de Gaz à effet de serre dans l’atmosphère à un niveau tel que le climat de la planète en est déréglé, avec les conséquences négatives que tout le monde connaît. 

Mais les conséquences sur le climat, et donc sur l’économie, ne sont pas les plus graves.

Sur le plan social, l’attraction de ce modèle, accentuée par les moyens de communication de plus en plus performants et accessibles, a produit le consumérisme, l’individualisme, l’uniformité culturelle. Le mode de vie occidental est devenu l’ambition de tous, l’objectif de plusieurs milliards d’individus. 

La réponse au changement climatique, telle qu’elle est confectionnée au sein des Nations Unies, est programmée selon deux directions : l’atténuation des émissions et l’adaptation afin de réduire la vulnérabilité au changement climatique. Cette réponse est nécessaire mais ne peut être suffisante. Une nouvelle éthique est indispensable. 

Réunis par l’Institut Toda à Honolulu, Hawaii, un groupe de personnes venues de 15 pays ont réflechi à la question.

A suivre: NSSP: se réconcilier avec la nature

jeudi 20 novembre 2008

Pas de nouvelles...

Les nouvelles du pays? Toujours souci numéro un! Quelle que soit la distance qui m'en sépare. Et cette phrase, qui revient toujours: Oh! tu sais, rien de spécial. Tu peux t'absenter autant que tu veux, t'éloigner autant que tu peux, ici, il ne se produit jamais rien de bien sensationnel. Je ne sais pas d'où vient ce préjugé, bien ancré dans pas mal de têtes, mais tout de même, la presse est assez libre, Internet est ouvert à tous, il doit bien se rapporter des choses. Cette impression générale qui veut que rien ne se produit est certainement liée à un esprit d'abandon, de laisser-faire, d'indifférence. En réalité, quelles que soient les nouvelles, on n'en attend rien de bien gratifiant, aucune retombée sur l'individu. L'opinion semble penser que ce qui occupe la Une des journaux, même librement, ne la concerne pas. C'est le reflet, encore un, de cette cassure entre le leadership et l'opinion, avec la rue, comme disent les orientaux.

L'adage le plus approprié, qui permet de règler tout cela, est bien : pas de nouvelles, bonnes nouvelles. C'est absurde, mas c'est comme cela.

En tout cas à plus de 10000 km du pays, les nouvelles sont plutôt rares. Après une promenade rapide sur Internet, deux informations ont retenu mon attention. Radi qui, semble-t-il, (personne n'est capable de dire avec certitude ce qu'il en est: tradition oblige), a démissionné de son poste ministériel. Si cela se confirme, ce serait une première qui démentirait pas mal de préjugés. J'y reviendrai.

La deuxième information nous vient de la Chambre des Députés qui finit de discuter la loi de finances 2009, avec cet amendement Alcool, déposé par les silamistes du PJD. Une taxe dont le revenu irait améliorer le budget de la Santé. Qui peut être contre? Mais qui peut dire qu'il ignore l'objet réel de cette idée? Personne! A quoi s'intéressent les islamistes du PJD: à la santé de la population, à la distillation des idées d'exclusion et d'enfermement, ou aux voix des électeurs ? Un peu de tout cela, sans doute.

Les deux informations sont liées. L'USFP, sa bonne santé, et donc la disponibilité et l'audace de son leadership, manquent beaucoup sur notre scène politique!

samedi 15 novembre 2008

Barcelone, une capitale, un leadership

Oui, déjà capitale de l'autonomie catalane, cette ville est maintenant capitale de la méditerranée. Incontestablement. Le processus qui y a été lancé en 1995 pour le progrès et la prospérité dans la zone méditerranéenne n'a pas apporté tous les résultats attendus. Tout le monde peut en convenir. Mais avec l'Union pour la Méditerranée, un rattrapage est possible.


Cette ville ouverte, cosmopolite, reine de l'architecture urbaine, tournée vers la rive sud de Mare Nostrum, terre de naissance de tant d'artistes, n'a pas de concurrente pour abriter l'institution sensée piloter l'UpM.

Le 13 novembre un Forum y a été organisé par la Chambre de Commerce et l'Institut européen de la Méditerranée. Parmi tant d'autres, deux invités de marque ont démontré comment le leadership éclairé, visionnaire, porté par des équipes et des idées peut mener à des réalisations fantastiques et durables. De tendances politiques opposées, s'étant très souvent combattus dans l'arène politique, Jordi Pujol et Pasqual Maragall, chacun à sa manière, chacun à partir de ses responsabiltés et convictions, ont construit ensemble, de manière complémentaire, une ville dynamique, créatrice de richesse et d'opportunités, aujourd'hui hissée au top ten des villes
 européennes dans tous les domaines.

Tous les deux, ils ont quitté le pouvoir au bon moment.

La tête haute, le travail accompli, ils se consacrent désormais au marketing de leur ville, de leur région. Ils en ont la légitimité, la crédibilité. Partout où ils passent, ils n'inspirent que respect et estime.

samedi 8 novembre 2008

Le Congrès de ce qui rate!

Le sursaut n'aura pas eu lieu! C'est triste. La chute de l'USFP entamée dès les élections de septembre 2007 se poursuit. A Skhirat, un nouveau premier secrétaire a été "choisi" pour diriger ce parti. Un homme âgé, usé, fatigué, incapable de se mouvoir, comment peut-il émouvoir? Il ne connaît rien du pays, il a toujours préféré l'air conditionné des bureaux de la capitale et le confort des voyages nombreux à l'étranger. Depuis qu'il a verrouillé une circonscription électorale à sa mesure, il a su manoeuvrer à droite et à gauche, avec le haut et le bas pour se maintenir, passer entre les gouttes, sans trop se mouiller... Personne ne lui connaît de projet, d'idées, de déclaration sur le fond des choses...

C'est triste, cette chute que personne n'a réussi à freiner, que d'aucuns attribueraient à des mains invisibles... Mais en réalité le ver est dans le fruit. Gandhi disait: "be the change you want", le Coran aussi prédit qu'aucun changement collectif n'est possible en l'absence du changement individuel.

Dans les couloirs de Skhirat circulait l'anecdote: l'USFP c'est l'US à l'envers. Obama a 47 ans, Radi en a 74!

vendredi 7 novembre 2008

Bon sens

Voici un communiqué de la MAP diffusé ce soir:

"Marrakech, 07/11/08- SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L'assiste, a présidé, vendredi au Palais royal de Marrakech, une séance de travail consacrée à l'examen des mesures prises par le Gouvernement conformément aux Hautes orientations royales contenues dans l'important Discours que le Souverain, que Dieu Le préserve, a prononcé le 30 juillet 2008 à l'occasion de la glorieuse Fête du Trône et relatives à la mise en place d'une stratégie bien définie pour relever le défi de la gestion de la demande croissante en eau et de la succession des perturbations climatiques, indique un communiqué du Cabinet royal."

Dans ce Blog, l'attention a déjà  été attirée sur les dysfonctionnements et l'incompétence qui règnent dans ce secteur vital pour l'avenir du pays.

Ce communiqué montre qu'il y a une volonté réelle de s'attaquer au problème. Mais une question essentielle se pose: Quelles équipes prendront en charge ce changement? Ceux qui ont déjà programmé le budget de 2009 avec cinq nouveaux barrages (plus de 2 milliards de Dh), dont trois dans la région la plus sèche du pays, sont-ils habilités à mener une autre politique en mesure de " relever le défi de la gestion de la demande croissante en eau et de la succession des perturbations climatiques"? Car qui dit gestion de la demande dit économie et meilleure gestion des ressources disponibles. Faut-il alors revoir le budget afin d'allouer plus d'argent à la mise en place de stations d'épuration des eaux usées pour leur réutilisation? Et que faire de ceux qui se sont toujours opposés à cette politique et ont toujours prétendu qu'il n'y a qu'une seule politique qui vaille: celle des barrages? Ceux-là mêmes qui savent parfaitement que l'Espagne voisine est confrontée au même phénomne de pénurie d'eau que notre pays malgré ses nombreux barrages. Devinez combien? Plus de mille barrages!!!

Si le bon sens l'emporte et si le sens de l'intérêt général prime, les réponses à ces questions ne devraient pas tarder à aller dans la bonne direction. Car chacun sait que dans les changements, on passe lentement de l'inconcevable à l'inévitable. Mais on passe quand même.

mercredi 5 novembre 2008

Jour de fête à Kisumu

Cette localité Kenyane, troisième ville du pays, fief d'opposants au régime actuel, est parmi celles qui connaissent et apprécient le mieux la victoire de Barrack Obama dans la course à la Maison Blanche. Une légende locale veut qu'un de ses fils deviendra président des Etats-Unis avant que cela se produise au Kénya.

C'est fait. L'actuel président du Kenya, bon joueur, a décrété ce mercredi 5 novembre jour férié dans tout le pays.

Très loin de Kisumu, devant plus de 200 000 personnes à Chicago, et des dizaines de millions de téléspectateurs dans le monde, quelques minutes après l'annonce de sa victoire, Obama parla ainsi :

"Ce soir, nous avons prouvé une fois de plus que la véritable force de notre nation ne vient pas de la puissance de nos armes ou l'ampleur de notre richesse, mais du pouvoir durable de nos idéaux: la démocratie, la libert, d'opportunité et d'espoir inébranlable."



mardi 4 novembre 2008

La finalité de la démocratie

Ce billet n'est pas à classer dans la rubrique humour. Le sujet, contrairement à ce que l'on peut croire, est tout à fait sérieux. Il s'agit tout de même de pouvoir, de destin d'un peuple. On ne rigole pas avec cela. Et puis ce qui se passe dans le pays voisin nous intéresse à plus d'un titre. Tout le monde se souvient du fameux caillou. Vous savez, cette déclaration d'un président défunt qui prédisait  que l'affaire du Sahara serait (et oeuvrait de sorte qu'elle soit) le cailloux dans la chaussure du Maroc. Et il n'a pas tort, ... jusqu'à présent. Qui peut marcher confortablement avec un caillou dans la chaussure?

Revenons à l'actualité. Le journal El Moudjahid, connu pour être le porte parole du progressisme et de la défense des causes des peuples, publie aujourd'hui un article sur la réunion du Conseil des ministres algériens tenu hier. 

Voici quelques extraits:

"Durant cette réunion (du 3 novembre 2008), le Conseil des ministre a examiné et approuvé le projet de loi portant révision de la Constitution.
Le projet de révision constitutionnelle initié par le Chef de l’Etat, conformément aux pouvoirs que lui confèrent la Constitution et aux procédures définies par celle-ci, s’articule en cinq volets.

En premier lieu : il s’agit de la protection des symboles de la glorieuse Révolution de Novembre, qui sont les symboles de la République Algérienne Démocratique et Populaire.

En second lieu : il s’agit de la promotion de l’écriture et de l’enseignement de l’histoire.

En troisième lieu : il s’agit de la promotion des droits politiques de la femme.
En cinquième lieu : il s’agit de réorganiser, préciser et clarifier les rapports entre les constituants du pouvoir exécutif sans pour autant toucher aux équilibres des pouvoirs."

Donc pour résumer, dans le pays voisin, il se prépare une révision constitutionnelle qui va se pencher sur les symboles de la Révolution, l'Histoire, la Femme et la réorganisation des pouvoirs.

Vaste chantier. Rien à dire. Il y a la Révolution qui mobilise le peuple, le passé qui éclaire l'avenir, la femme qui reprend ses droits et le pouvoir qui s'organise pour mieux gérer les affaires du peuple. Un document de grande valeur moderniste et démocratique. 

Mais il manque quelque chose. Comme vous l'avez constaté, le quatrième volet sur les cinq annoncés, a été délibérément omis par l’auteur de ce blog.

Revenons donc à l'article: "En quatrième lieu : il s’agit de consacrer pleinement le droit souverain du peuple à choisir librement ses dirigeants." Fondamental! Là encore, rien à dire. C’est vrai que les symboles, l’histoire, la femme et le reste ne règlent pas l’affaire du leadership.

Mais l’ambiguïté est vite levée. Le journal explique: "Tout système démocratique dans le monde consacre le peuple comme seul détenteur de la souveraineté qu’il exerce par le biais des institutions qu’il se donne. Tout système démocratique reconnaît également au peuple seul, le droit de choisir ses dirigeants par la voie des élections pluralistes, libres et transparentes.

La véritable alternance au pouvoir émane dont du libre choix du peuple lui-même lorsqu’il est consulté en toute démocratie et en toute transparence, à travers des élections libres et pluralistes.
Tel est donc le sens et la portée de cet amendement à l’article 74 de la Constitution, dont le but est de redonner à la souveraineté populaire sa pleine et libre expression."

C'est la démocratie dans son expression la plus limpide. Le peuple, souverain, confie le pouvoir à ses dirigeants. Tout cela est parfait. La démocratie occidentale a désormais une concurrente de taille.

Mais dans cet article d’EL Moudjahid qui fait plusieurs pages, une malencontreuse phrase fait désordre et suscite la curiosité. « L’amendement proposé à l’article 74 maintient que la durée du mandat présidentiel est de cinq ans et dispose que le Président de la République est rééligible. » Par cet amendement donc, la limitation des mandats à deux seulement a sauté !

Mais pourquoi donc ? Lisons ce que dit l’actuel président : « La nation est témoin que je n'ai cessé, depuis 1999, de proclamer mes convictions quant à la nécessité de proposer au peuple directement, par la voie du référendum, une révision profonde de la Constitution pour l'adapter à l’évolution de notre pays et surtout à la réalité de ses défis contemporains. Cette conviction demeure toujours la mienne »

Et de conclure : « J’espère donc que dans la pluralité légitime des choix et des visions politiques de chacun, l’ensemble des Algériens et des Algériennes saisiront la finalité réelle et les enjeux véritables de cette révision constitutionnelle partielle que je soumettrai au Parlement, après avis motivé du Conseil constitutionnel ».

Et vous, vous avez saisi la finalité réelle ?