samedi 28 juin 2008

Bien fait!

Bien vu. Celui qui a trouvé ce système est un joyeux tortionnaire.
Classer, ranger, les personnes (ou leur travail?) selon l'appréciation d'examinateurs anonymes..
Laisser des adolescents se tordre de pression et de stress, communiqués à l'entourage, pour enfin délivrer le jugement, le sésame ou encore la clef qui peut-être n'ouvrira pas de porte, pour enfin apposer sur chaque candidat le certificat déterminant sa "valeur", son "niveau", dans le marché factice de la vie véritable.
A retenir surtout que l'effort finit par apporter le réconfort.
Un système, crée par Napoléon il y a deux siècles, que tout le monde critique, que tous les politiques cherchent à réformer, mais qui est toujours là.

Mais enfin, tout est bien qui se termine bien!
Aux suivants!
Bien à vous.

jeudi 26 juin 2008

Najat Aatabou

Mercredi soir. Séance télé zapping. 2M: Apparemment, émission de débat sur la musique. Najat Aatabou remplit l'écran. Une première visite, elle clame son attachement au patrimoine marocain, son amour pour le Maroc. Lorsqu'elle se produit dans les pays étrangers, affirme-t-elle, elle se drape du drapeau marocain. Deuxième visite. Najat déclare haut et fort que les jeunes chanteurs marocains ont le droit de chanter ce qu'ils veulent (quelqu'un aurait-il mis en cause ce droit?). Elle se mettrait même, dit-elle, à faire du rapp bientôt, en montrant sa main gantée! Troisième visite: Najat est hors d'elle. Elle n'admet pas, dit-elle en passant sa main gantée sur son front, que le fruit de son travail se retrouve piraté et revendu sur les trottoirs à 3 dh le CD! Quatrième visite, encore elle! Cette fois philosophe. En amazigh, elle cite un proverbe, qui dit en substance que pendant que tel ou tel magouillent, le Bon Dieu regarde...

mardi 24 juin 2008

Open sky

M. Casanova, ancien président de la chambre de commerce et d'industrie d'Ajaccio a trop présumé des facilités offertes par l’accord sur le transport aérien signé entre le Maroc et l’Union européenne.
Cherchant à gagner du temps et à éviter l’encombrement que connaissent les aéroports en cette période estivale, cet ancien dirigeant du Mouvement pour l'autodétermination corse (MPA) a fait appel aux services d’une société privée pour se rendre, avec ses bagages pesant 560 kg, par hélicoptère du Maroc vers le sud de la France.
Mais son voyage a mal tourné.

Voir détails dans cet article du Figaro.

samedi 21 juin 2008

La Turquie et l'Europe





L'Union européenne doute. Après le "Non" irlandais au mini-traité, pourtant simplifié, les dirigeants européens sont déboussolés. Que faire pour que cette Europe qui apporte tant aux européens soit acceptée par ceux-ci?
C'est ce moment précis d'incertitude que choisit laTurquie pour se rappeler au bon souvenir des européens. Et de quelle manière!
Toute la prese européenne parle de l'exploit turc, toutes les télés ont retransmis et commenté la bravoure et la persévérance turques, chaque européen est suspendu au miracle turc.

Il s'agit de football bien sûr et des résultats surprenants engrangés par la sélection turque au championnat d'Europe qui se déroule en Suisse-Autriche.

Alors que diront les stratèges politiques européens? Le Onze turc serait-il le cheval de Troie de cette nation qui frappe à la porte de l'Europe avec insistance? Que diront-ils à ces jeunes européens qui ont pu admirer les joueurs turcs, dont ils connaissent désormais les noms par coeur, dans leur organisation, leur professionnalisme?

Arriver au stade de la demi-fianle dans ce genre de compétition ne peut être le fruit du hasard. Cette perfromance est certainement dûe à une préparation minutieuse, à une mise à niveau réussie...
Après la Suisse, pays non membre de l'UE; la Tchéquie, pays membre; la Croatie, pays candidat; la Turquie devra affronter l'Allemagne, poids lourd de l'UE, dans un match décisif à forte charge émotionnelle, politique et culturelle!

L'Allemagne, au nom de tous ceux qui ne veulent pas de la Turquie dans l'UE politique est dans l'obligation de lui barrer le chemin de la finale footballistique. Y arrivera-t-elle? Nous verrons cela le 25 juin prochain à partir de 19h45, sur les chaînes...allemandes, les seules qui ont bien voulu offrir l'accès gratuit à cet évènement sportif, devenu aussi politique!

En attendant, quelques questions, qui n'ont peut-être rien à voir, me viennent à l'esprit.

La Turquie aurait-elle eu une équipe de football de cette qualité si, au lieu de se faire admettre dans l'UEFA, elle s'était contentée de jouer dans les compétitions asiatiques?

Quelle relation existe-t-il entre ce succès et la situation politique de ce pays? Le foot, opium des peuples, n'aurait rien à voir avec la laïcité, avec ce consensus maintenant établi entre militaires et islamistes modérés?

jeudi 19 juin 2008

Assainissement

Ce titre évoque une période sombre de la vie politique marocaine de la fin du siècle dernier. Assainir était devenu d'un jour à l'autre le maître mot des responsables de l'époque, plus précisèment du principal d'entre eux, Basri, qui pour régler des comptes et détourner l'attention avait inventé ce concept pour s'en prendre aux entrepreneurs et hommes d'affaires qu'il avait en ligne de mire. Cela avait mal tourné et les choses étaient retourné à la "normale"!

Ce n'est pas de cela qu'il s'agit ici. Mais d'assainissement des eaux usées. Le grand problème, encore un!, du Maroc. Seulement 5% des eaux usées au Maroc sont traitées. Nous sommes en queue de peloton des pays de notre niveau de développement. C'est d'ailleurs ce retard qui est à l'origine des autres, comme dans le domaine de la santé publique par exemple. Car les 95% non traitées sont rejetées dans la nature pas loin des agglomérations provoquant toutes sortes de maladies.

Dans un pays qui connaîtra bientôt le stress hydrique grave (moins de 700 m3 par habitant et par an), il est aujourd'hui intolérable, inexplicable, que ce retard persiste.

En Tunisie, un objectif est annoncé, affiché et rappelé par tous les responsables. Les 200 millions de m3 des eaux usées du Grand Tunis seront traitées d'ici 2015 de manière telle qu'elles fourniront de quoi irriguer 33 000 Ha de terres agricoles.

Cela a un coût bien sûr. Mais l'eau, de plus en plus rare, a-t-elle un prix?

A l'image des slogans: 10 millions de touristes d'ici 2010, les centaines de Km d'autoroutes d'ici je ne sais plus quand, pourquoi pas un objectif de 400 millions d'eaux usées traitées et réutilisées d'ici 2020?

L'argent? Oui, il existe. Il n'y a qu'à réorienter une partie des milliards de Dh prévues pour construire des barrages qui, tous les experts le savent, n'auront pas d'eau à recueillir dans les années qui viennent.

A quand le véritable assainissement?

dimanche 15 juin 2008

Candide à Bouznika-suite

Dimanche midi. Presque deux jours après l'ouverture du Congrès, la jeune déléguée venue du Sud ne comprend pas ce qui se passe. Elle pensait que les choses allaient se terminer ce dimanche pour qu'elle puisse repartir dans sa ville passer ses examens. Elle pensait qu'après les discussions et les échanges de points de vue, on allait passer au vote pour adopter des textes et choisir des dirigeants. Or rien ne semble se passer ainsi. Autour d'elle, les plus aguerris ne comprennent pas davantage, ou alors ils n'ont pas le temps de lui expliquer.

Pourtant après quelques retards, elle a bien vu qu'un présidium a été désigné samedi pour diriger les travaux. On lui a dit que ceux qui ont été choisis pour cette mission l'ont été en raison de l'extinction de leur ambition. Elle ne comprenait pas mais elle a bien vu que des dizaines d'intervenants se sont inscrits et que les débats ont été bien vifs par moments. Tellement vifs que quelques délégués en sont venus aux mains!

Elle voit bien que partout dans l'enceinte du complexe des groupes se forment et se dispersent. Les discussions vont bon train. Elle a pu attrapper quelques bribes, par ci par là, lorsque les discutants ne faisaient pas attention à elle. Elle a entendu dire que la situation était vraiment inquiétante et qu'il y avait même le risque que tout cela tourne mal.

Elle ne sait pas que les ténors n'arrivent pas à s'entendre. Ces éléphants qui ont l'habitude des Congrès préfabriqués où aucune surprise n'était possible. Mais cette fois, la confiance entre eux n'existe plus, et le recours à la démocratie est trop périlleux pour être tenté. Alors, ils font attendre et jouer la montre pour voir qui va céder le premier en mettant la pression sur les nerfs et la disponibilité des congressistes. Ceux qui ont pensé rénover en instaurant le scrutin de liste et l'élection directe du premier secrétaire ont sous-estimé les nuisances de ceux qui ne s'y retrouvaient pas et les ambitions de tous ceux, nombreux, qui s'estiment aptes à figurer dans le bureau politique. Alors les listes se font et se défont, et le risque de revenir aux bonnes vieilles recettes n'est pas écarté!

En l'absence d'information sur tout cela, notre candide s'apprête à repartir chez elle et les candidats à perdre sa voix!

vendredi 13 juin 2008

Candide à Bouznika

Elle a 21 ans. Elle est étudiante en droit. Elle vient du Sud pour participer au 8ème Congrès de l'USFP à Bouznika. Le hasard a fait qu'elle a adhéré à ce parti lors des dernières échéances électorales. Elle a pris goût. Elle a trouvé que ce parti correspondait à ses attentes. Lors des élections des délégués au Congrès dans son agglomération à la périphérie d'Agadir, elle s'est présentée et a eu les voix nécessaires qui lui ont ouvert la voie du Congrès.

Arrivée sur les lieux du Congrès, elle s'est sentie perdue au milieu de ces centaines de personnes venues de toutes les régions du pays. Mais elle a réussi à s'y retrouver, à prendre possession de sa chambre et à récupérer le cartable du délégué, avec tous les documents qui devraient être soumis à discussion et débats.

Ell est contente. C'est la première fois qu'elle quitte sa région natale. Elle trouve le site du Congrès magnifique, avec ses jardins, sa piscine. Elle a été ravie de voir que les organisateurs aient pensé à tout, puisque dans le cartable, elle a trouvé des tickets qui lui donneront droit aux repas servis sur le site.

Elle a trouvé formidable la séance d'ouverture, dans ce chapiteau immense. Elle pensait que les travaux allaient se poursuivre après les discours. Mais les organisateurs, pour des raisons qu'elle ignore, ont tout reporté au lendemain matin. Peu importe. Elle profitera de ce temps là pour réviser les cours qu'elle a amenés avec elle. Car elle compte bien ne pas consacrer tout son temps au Congrès, mais bien de profiter aussi pour préparer ses examens.

La jeune congressiste ne connaît pas les raisons de ce temps mort. Elle ne sait pas que des conciliabules, des tractations, des marchandages sont menés dans des lieux secrets entre divers groupes et personnes. Elle ne sait pas que le Congrès a démarré sans que rien ne soit tranché et que toutes les issues sont possibles.

Mais elle est contente d'être là, de voir tout ce monde...

mardi 10 juin 2008

La colère d'Ifni

A Sidi Ifni, capitale de la tribu Aït Baamrane, connue pour son esprit patriotique et résistant, des affrontements sanglants ont opposé les forces de l’ordre à de jeunes manifestants qui bloquaient le port de pêche de la ville en signe de protestation contre leur situation.

Le bilan n’est pas encore définitivement établi et il ne semble pas qu’il y ait eu de morts, contrairement à ce qu’Al Jazira s’est empressée d’annoncer à des téléspectateurs qu’elle imagine friands de sang et de cadavres…Mais les images qui circulent sur Youtube montrent que la situation est grave et qu’au lieu de se focaliser sur les erreurs éthiques de certains journalistes, il serait bon et urgent d’aller à l’essentiel.

Ces évènements nous rappellent à une réalité que certains feignent d’ignorer. Celle d’un développement, indéniable, mais qui ne profite pas à tous. Celle d’une mobilisation qui ne parvient pas à toucher toutes les couches de la population. Celle d’un fossé qui se creuse entre régions dynamiques et régions exclues. Celle d’un développement qui fait plus dans le quantitatif que dans le qualitatif, dans l’infrastructure plus que dans l’humain.

Mais ces évènements montrent aussi que les préoccupations des populations ne sont pas exactement celles de la classe politique, occupée à rechercher et à se répartir postes et privilèges, au lieu de porter et canaliser les revendications et d’encadrer les populations (pas un leader politique ne s'est exprimé sur le sujet, à ma connaissance!).

Ces évènements montrent aussi que les moyens d’expression de la colère, légitime dans des situations comme celle-là, restent violents et destructeurs. Mais en même temps que les forces de l’ordre continuent d’agir selon les vieilles méthodes répressives et contre-productivesque l’on croyait enterrées.

Des ces évènements, on peut aussi conclure qu’il y a toute une pédagogie de l’initiative et du sens de l’entreprise qu’il faut disséminer. Apprendre à venir à bout des obstacles et à bien utiliser le peu d’atouts disponibles pour s’en sortir et pour légitimer ses revendication sans toujours attendre tout du pouvoir central.

En face d’Ifni, se dressent les îlots de prospérité des Canaries. Une prospérité qui attise les frustrations de ce côté-ci de l’océan. Oui, il y a le soutien financier espagnol et européen. Mais il n’y a pas que cela !

samedi 7 juin 2008

Obama




Barack Hussein Obama, 46 ans, sénateur de l’Illinois depuis moins de quatre ans, sera désigné candidat des démocrates américains pour l’élection présidentielle de novembre 2008.

D’origine africaine, porteur d’idées progressistes et de renouveau, en rupture avec la politique de Bush, comme l’indique son slogan de campagne (change), Obama aurait dû avoir les faveurs des pays en développement et en particulier des pays arabes.

Seulement voilà, à peine sûr d’avoir décroché l’investiture, il se rend au Forum de l'Aipac (American Israel Public Affairs Committee), à Washington, la plus importante organisation du "lobby pro-israélien" aux Etats-Unis et prononce un discours tout en faveur d’Israël.

Alors quelle lecture faire de cette position, certes électoraliste, mais qui engendre un engagement qui sera difficile à ne pas tenir ?

En voici quelques unes :

Quel que soit son président, l’Amérique continuera d’appuyer l’implantation d’Israël dans le Moyen-Orient, pour empêcher les peuples arabes de s’émanciper et d'agir pour la sécurisation des ressources en pétrole?

L’Occident n’en finit pas de se repentir de l’holocauste hitlérien au détriment des arabes?

Le lobby juif dirige le monde et garde son emprise sur la politique américaine?

Malgré leurs richesses, les arabes sont incapables de se hisser parmi les puissances et d’avoir de l’influence sur la politique américaine?

L’hostilité des américains envers les arabes, exacerbée par les attentats du 11 septembre, perpétrés par des terroristes arabes, est encore vivace?

Le comportement extrémiste des mouvements islamistes et de l’Iran ne change par le rapport des forces et ne produit aucun fléchissement de la politique américaine, bien au contraire?

mardi 3 juin 2008

USFP: la solution Radi?

Depuis quelques semaines, les changements promis dans la procédure de désignation du leader de l'USFP alimentent les potins dans les journaux et les conciliabules à l'intérieur de ce parti. En effet, passer du secret au public, des listes noires et blanches aux listes déclarées, de l'unanimisme de façade à la compétition ouverte, se fier au scrutin du congrès au lieu des compromis ficelés la veille et servis pour le vote orienté, tout cela démontre une évolution qu'il faut saluer.

Dans ce cadre et si tout cela est adopté, il y a une solution qui semble se dessiner. Une combinaison anciens-nouveaux. Une transition, en somme. Celle concoctée entre Radi et certains membres du Conseil National et qui consiste en une liste qui donnera le leadership à Radi conditionné par deux conditions, théoriquement acceptées par Radi. Un contrat selon lequel Radi dirigera le parti pour deux ans à plein temps puisque, deuxième condition, il quittera ses fonctions ministérielles dès son élection.

Face à ce contrat, des questions surgissent. Pourquoi indispensablement un ancien en tête de liste? Pourquoi Radi? Quelle garantie de respect de la clause de démission qui, on le sait, ne dépend pas seulement de la volonté du démissionnaire?