dimanche 30 septembre 2007

L'architecture du prochain gouvernement

Le premier ministre pressenti avance sur le chemin de la formation de son gouvernement. Les partis de la coalition ont été informés sur la structuration adoptée pour ce gouvernement, comme l'annonce une dépêche de l'AFP, qui révèle quelques indications sur cette structuration.

A première vue et si ces informations se confirment, il est à noter que l'idée de pôles est la principale innovation sensée apporter plus d'efficacité et de cohérence dans l'action gouvernementale.

On ne peut que partager cette option. Mais si l'on peut comprendre la mise en place d'un pôle regroupant les affaires sociales et la solidarité avec la santé, il est plus difficile de comprendre le regroupement des départements de l'équipement et du transport avec celui de l'eau. Ce dernier, comme cela est maintenant pratiqué dans la plupart des pays et comme le Maroc y a beaucoup investi durant ces cinq dernières années, ne devant plus obéir à la vision équipementière, mais plutôt à une vision environnementale, inscrite dans le développement durable du pays.

Autre remarque: pourquoi continuer à coupler habitat et urbanisme? Ce dernier étant un outil de conception de nos espaces ne devrait pas être aux mains des seuls décideurs en matière de logement! Les monstruosités urbanistiques qui envahissent nos villes ne provoquent-elles pas encore le sursaut qui devrait privilégier une meilleure gestion de nos espaces urbains?

vendredi 28 septembre 2007

L'USFP de demain

L'Usfp participera au prochain gouvernement. Il ne pouvait pas faire autrement...J'ai déjà donné mon point de vue sur le sujet dans un billet précédent. Maintenant, la question qui se pose est la suivante: comment ce parti pourra-t-il retrouver sa place? Car les chiffres sont accablants: 500 000 voix en moins en cinq ans (en comptant les voix de l'ex PSD en 2002), deux ministres battus, cinq membres de la direction non élus! Tout cela ne peut être expliqué seulement par les facteurs extérieurs. Il y a bien un désaveu. Une fâcherie avec l'électorat.
La particpation au gouvernement, seule, et même dans les meilleures conditions, ne pourra pas remettre ce parti à la place qui était la sienne auprès des populations marocaines.

L'Usfp de demain doit se construire à partir d'aujourd'hui. Les chantiers sont connus: Réformer la presse du parti, mettre à niveau les ressources humaines, lancer un grand débat sur le positionnement du parti, moderniser le fonctionnement interne, ouvrir réellement les structures...

J'y reviendrai, si vous le voulez bien...

Presse et mensonges: exemples

Il y a quelques semaines, le député USFP d' ElJadida, Khalid ElHariry, posait une question au ministre des finances sur la réelle destination des subventions allouées par la caisse de compensation. Il citait en particulier l'injustice qui consistait en la subvention au sucre dont profitaient les plus grandes sociétés de boissons gazeuses. Et concluait à la nécessité de faire rembourser ces sociétés pour respecter les véritables objectifs de cette caisse.
Deux jours plus tard, le chroniqueur vedette et directeur du journal Almassae, publiait un article dans lequel il dénonçait le revirement des socialistes et leur défense acharnée des intérêts capitalistes des sociétés de boissons gazeuses et leur droit à bénéficier des subsides de la caisse de compensation. Oui, c'est cela, exactement le contraire de ce qui s'est passé réellement.
En fait, l'occasion était bonne pour renforcer la ligne suivie patiemment et insidieusement injectée dans les esprits des lecteurs sur la base du slogan ravageur, populiste mais vendeur : tous pourris!!!
Le jour de la parution de l'article mensonger, le député appelle le chroniqueur directeur et l'informe de l'erreur commise et lui envoie par fax copie du document de la question posée au ministre.
Le chroniqueur directeur se confond, s'explique, se demi excuse, promet de... En fin de compte, rien ne se fait et le mensonge est passé...

Il y a quelques jours, un journaliste du même journal m'appelle à mon bureau et me demande de confirmer quelques informations à mon sujet. Je salue bien entendu l'initiative et corrige les erreurs que contenaient ses fiches.

Ce soir, on m'informe que le même journal publie dans une chronique "croustillante" sur le personnel politique marocain, des informations complétement erronnées à mon sujet. Et je découvre qu'il s'agit de celles-là mêmes que j'avais corrigées auprès du journaliste à sa demande!!!

J'en conviens, mon cas est moins grave que celui de la contre-vérité au sujet d'une question d'un parlementaire. Insignifiant même! Mais tout de même, on aurait bien besoin d'un minimum de professionnalisme de la part de notre presse ...

mercredi 26 septembre 2007

La Mémoire en Espagne

Le parti socialiste espagnol prépare un texte de loi portant l'intitulé: "Mémoire de l'Histoire". Le texte, qui sera publié demain sur le site d'El Pais, est encore en discussion. Mais ce journal annonce déjà que ce texte condamne le franquisme dans son exposé des motifs. Il prévoit également de bannir tous les signes franquistes des lieux publics communaux et autonomes.
Trente deux ans après la mort de Franco, l'Espagne s'apprêterait donc à lire et tourner cette page sombre de son histoire.

Le parti socialiste fait preuve de courage pour installer définitivement la réconciliation nationale. Mais rien n'est acquis. Puisqu'à sa gauche, on demande plus et à sa droite, chez le PP, on s'oppose catégoriquement et on accuse Zapatero de "diviser les espagnols", "dynamiter la transition", et "ressusciter les deux Espagnes"!!!

Ces discussions doivent se terminer rapidement. Pour raison d'élections générales en mars 2008, les textes qui ont des chances d'être votés dans les temps doivent être prêts avant le 1er novembre!

Une photo, une réalité






Une photo prise au Maroc est à la une de tous les journaux. Prise par une touriste espagnole lors de ses vacances au Maroc, elle délivre des informations importantes sur la petite fille Maddie, disparue il y a quelques mois au Portugal.


Mais en observant cette photo, la vedette n'est pas le petite fille mais plutôt la dame qui la porte sur son dos et qui exprime une réalité douleureuse...

mardi 25 septembre 2007

Questions

Comment se fait-il qu'aujourd'hui être de l'USFP est, chez pas mal de gens, sinonyme de ringardise? Comment en sommes-nous arrivés à ce point? Comment se fait-il qu'aujourd'hui défendre les valeurs portées par ce parti: tolérance, progrès, libertés...vous fait taxer de mensonge ou d'opportunisme? Pourquoi est-ce que les défaillances de certaines structures, l'image de certaines personnes obscurcissent l'ensemble en attirant des réactions qui ne font que renforcer ces structures et ces personnes? Pourquoi ne veut-on pas voir dans ce parti l'existence d'une volonté, même minoritaire, pour l'ouverture et la modernisation et qui ne cherche qu'à être encouragée par tous ceux qui partagent leur idéal?

Pourquoi tant de talents, aimant sincèrement leur pays, restent en dehors de l'action politique? Pourquoi ne s'engagent-ils pas pour contribuer à réformer ces partis et les rendre plus efficaces et plus représentatifs?

lundi 24 septembre 2007

le monde de demain

Aujourd'hui se tient à l'ONU le sommet mondial sur le changement climatique. En ouverture le gouverneur de Californie, parmi d'autres personnalités, a été invité à prendre la parole. Le choix se justifie. Qui mieux que lui (Californie) peut montrer que le défi planétaire du changement climatique présente aussi des opportunités de développement
Extrait de son discours:
“The aerospace industry built the modern economy of Southern California. The computer industry and the internet built the economy of Silicon Valley.
And now green, clean technology— along with biotech—will take California to the next level.
Right now, in California, the brightest scientists from around the world and the smartest venture capitalists are racing to find new energy technologies . . . and the solutions to global warming.
It’s a race fueled by billions of dollars. Last year alone, California received more than $1.1 billion in clean tech investment.
This amount is expected to grow 2030% a year for a decade. More venture capital is being
invested in clean tech than in telecommunications.”

samedi 22 septembre 2007

L'USFP et le prochain gouvernement

Le premier ministre pressenti A. El Fassi s'est déclaré (AFP) optimiste sur la participation de l'USFP à son gouvernement, puisque, dit-il, cela est "dans l'intérêt du pays".
Le Conseil National de l'USFP se réunit jeudi pour trancher cette question. Il prendra certainement en compte l'engagement pris avec les autres partis de la Koutla avant les élections de rester solidaires. Il retiendra certainement les leçons du scrutin du 7 septembre.

Mais si la réponse est positive elle doit être accompagnée de plusieurs conditions. Parce que la participation n'est pas un fin en soi.

D'abord, elle doit placer l'USFP en position de peser sur le processus de réformes et de démocratisation. Surtout sur deux terrains importants, quelque peu délaissés ces derniers temps: la gouvernance, la moralisation de la vie publique et les libertés. Elle doit aussi donner à ce parti l'occasion de gérer des secteurs pour lesquels son programme a fait des propositions innovantes avec des effets visibles sur le vécu des citoyens : social, développement durable,...

Mais aussi, la participation ne doit être qu'une étape dans tout le processus de réforme interne du parti qui doit s'enclencher rapidement. Une réforme qui doit toucher les structures, clarifier les orientations pour retrouver la sympathie et la confiance des populations.

jeudi 20 septembre 2007

Pauvre Abderraouf


Bizarre, cette compétition pendant le mois de ramadan entre nos deux chaînes pour l’humour et l’amusement du jeûneur marocain ! Comme si pendant le reste de l’année, le téléspectateur ne pouvait pas avoir droit au rire et à la bonne humeur. Résultat : nivellement par le bas !!!

Juste avant la rupture du jeûne, si vous passez par 2M, vous serez surpris de voir que cette chaîne a programmé un, je ne sais comment l’appeler, mettant en action le clown de notre enfance, le dénommé Abderraouf…
Triste, ce retraité du rire, dans ses gestes et mimiques, se battant pour arracher le sourire sans y parvenir comme il le faisait si bien il y a plus de deux décennies…

Quelqu’un devra trouver les arguments pour lui faire connaître la vérité : Abderraouf, on t’aime bien, tu nous a bien amusés, mais il est temps que tu te retires !

Et maintenant?

La désignation de M. Abbas El Fassi au poste de premier ministre est un acquis important sur la voie de la construction démocratique. Il suffit de se rappeler que tout ce processus d'édification, dans sa phase apaisée, avec les pesanteurs et l'héritage que l'on connaît, n'a que moins de dix ans d'âge! Ceux qui demandent mieux et plus vite ont raison. Car le temps ne pardonne pas et le monde n'attend pas. Mais tout en faisant preuve de vigilance, nous ne devons pas semer le désespoir. Nous devons tous nous mettre au travail.

Les objectifs que doit se fixer le prochain gouvernement sont connus sur le plan économique et social. Les moyens de mesure de son efficacité et de sa réussite existent: croissance économique, taux de pauvreté, indicateurs du développement humain, objectifs du millénaire...

Mais tout cela ne sert à rien, ne garantit pas la stabilité, si l'on n'améliore pas la gouvernance. Et là, un bon indicateur sera celui du taux de participation aux prochaines élections. Les 63% des inscrits qui ne se sont pas déplacés pour voter le 7 septembre ont envoyé un message clair à l'Etat et aux partis. Ils n'ont pas été achetés, ils n'ont pas été embrigadés par les islamistes, mais ils n'ont pas été séduits par la participation... L'action du prochain gouvernement doit créer les conditions de la mobilisation citoyenne.

mardi 18 septembre 2007

Emballage plastique

Un fléau pour tous les pays! Une tendance à la prise de conscience des dangers de cette matière devenue si présente, (indispensable?), s'affirme dans les pays occidentaux comme cela est relaté dans cet article sur le Monde .
Sensibilisation, coût, substitut, lois... Ce sont les mêmes questions qui se posent chez nous pour faire face au problème.
Pour réussir, des actions concertées de partenariat entre citoyens, industriels, pouvoirs publics et société civile sont à mettre à l'ordre du jour du prochain gouvernement...
Ce même jour le MEDEF, le patronat français, publie ces propositions pour le Grenelle sur l'environnement en France.

Etranges médias étrangers

Pour saluer la convergence des points de vue de hmida et de 7didane la7rami, et pour partager sur ce point l'analyse faite par : Hélène NOUAILLE et Mohamed OTHMAN BENJELLOUN, dans " l'économiste" du 18 09, je cite ce paragraphe éloquent:

Aux yeux de nombreux organes de presse au Maroc, la couverture par les médias occidentaux des élections marocaines laisse beaucoup à désirer par ses approximations, voire ses partis pris. «Les presses françaises et espagnoles donnent l’impression d’être très déçues par les élections marocaines: il n’y a pas eu le tsunami islamiste qu’elles annonçaient avec tant de force qu’on se demandait si elles ne le souhaitaient pas» (7).Remarquons que le peuple marocain ne s’est nullement perdu dans un «raz de marée islamiste tant attendu, et abondamment commenté par la presse et les chaînes étrangères» – ce qui agace, à juste titre L’Economiste marocain. Le scrutin du 7 septembre est stigmatisé à travers des «analyses» annonciatrices d’un «déluge islamiste», continue le journaliste. «Le Parti de l’Istiqlal, classé premier [...] n’aura ainsi pas autant d’espace visuel que son rival le PJD. Les autres partis, n’en parlons pas! Peu de reportages sur les autres groupes politiques, les ministres et les formations perdantes ou gagnantes. Le paysage politique est caricaturé [...]. Peut-être que ces sujets ne font pas grimper l’audimat. Toujours est-il qu’un tel traitement donne une image biaisée de la scène politique [...]. Le Maroc n’aura droit de cité dans le JT qu’à travers la lorgnette islamiste. C’est en substance la conclusion qui se dégage de la couverture faite par les médias étrangers. Pour eux, la transparence des résultats est passée en second plan. Le principal intérêt n’était finalement que “le péril islamiste” et les ceintures de misère...» (8).Les inexactitudes, rapportées par les organes de la presse occidentale, y compris la plus en vue, sont en effet déconcertantes pour l’observateur marocain. Un exemple: l’éditorial du journal français Le Monde du 10 septembre 2007 fait du PJD l’unique victime «d’un système électoral et d’un découpage des circonscriptions, notamment dans les zones rurales, où le PJD est bien implanté» [sic]. Alors que ce parti est principalement implanté dans les zones urbaines et périurbaines où ses candidats se sont fait élire, et nombreux sont les partis, y compris au sein de la majorité sortante, qui se disent victimes du découpage électoral et du mode de scrutin de liste par circonscription, USFP comprise (9). Il faut dire que la vision déformante d’un «affrontement de civilisations», reprise, inconsciemment ou non, par des médias au mieux moutonniers, a été largement diffusée par les think tanks néoconservateurs américains. Il fallait ainsi que les islamistes prospèrent au Maroc, notamment dans les campagnes (nous avons vu que non, peu importe) pour soutenir la vision simpliste de la «guerre contre la terreur». Il n’est que de lire quelques titres du Christian Monitor américain (Is al Qaeda influence spreading to Morocco? Ou encore : Morocco’s harder line on security challenges reforms) ou assertions alarmistes d’analystes dits bien informés (The Signs of Jihadist Sights on Morocco) (10).

lundi 17 septembre 2007

Un oeil sur le Maroc, par France 2

Reportages équilibrés (Hrig et pauvreté, chantiers et ouverture), mais je me permets de me livrer au jeu des extraits pour citer de mémoire:

D’abord le PJD (parti modéré, même si son journal critique les festivals, qui n’a pas gagné les élections mais qui est tout de même deuxième): Le maire de Meknès en compagnie d'un producteur de vin et de sa femme non voilée, puis Benkirane (les femmes doivent être voilées, tout le monde doit nous suivre car nous avons raison !) et enfin, le leader Othmani (nous respectons la démocratie !!).
C’est pas assez, il faut plus extrémiste : Nadia Yassine (qui n’est pas Bocuse mais une républicaine qui enquiquine le régime, fait chanter ses convives et pleure devant la misère !!!).
Mais encore ? Allez une salafiste, veuve d’un terroriste tout de noir couverte (ceux que vous appelez auteurs d’attentats suicide, nous les appelons martyrs !). Ou alors un terroriste repenti qui évoque les entraînements au terrorisme dans les prisons !

Et de l’autre côté ?
Un journaliste, Benchemsi (pas d’explosion au Maroc, pas d’islamistes au pouvoir parce qu’il y a le roi qui fait rempart !),
Une cinéaste qui a crée le débat par un film, Leila Marrakchi (le processus des élections doit aller jusqu’au bout, même pour mener des islamistes au pouvoir, mais moi je ne vivrai pas l’éventuelle privation de liberté, je vis aussi en France !)

Mais où sont donc passés les autres acteurs de la société marocaine : gouvernement, partis, … ?

dimanche 16 septembre 2007

Elections au Maroc: pour comparer 1997 et 2007

Candidat aux élections législatives de 1997, j'avais rédigé un article sur cette expérience, paru dans Libération, Casablanca du 03 décembre 97.
Quand on lit et écoute ce qui se dit aujourd'hui, il est bon de temps en temps de regarder un peu en arrière pour se rendre compte du chemin parcouru et du chemin qui reste à faire!

samedi 15 septembre 2007

Résultats des élections

Disponibles enfin sur le site officiel...
Où l'on découvre que le parti le plus voté n'a eu au total qu'environ 500 000 voix...
A méditer!!!!

A quoi servent les élections?

C'est une question qui est beaucoup posée au Maroc. Par les officiels comme par l'opinion publique. Au lendemain d'élections législatives qui ont vu les deux tiers des inscrits bouder le scrutin, c'est une question légitime.
Mais cette question ne se pose pas seulement au Maroc.
Voilà ce que dit P. Rosanvallon dans son dernier livre, "La contre-démocratie", en parlant de la relativisation et la désacralisation du sens de l’élection:

Dans la théorie classique du gouvernement représentatif, comme dans la pratique, les électeurs avaient pour fonction de légitimer les gouvernants, ces derniers se voyant ensuite reconnaître une capacité d’action autonome très large. Ce n’est plus vraiment le cas.

Pour une raison majeure : le mandat électoral s’inscrit dorénavant dans un univers qui est politiquement moins « prévisible », c'est-à-dire qui n’est plus structuré par des organisations disciplinées, aux programmes bien définis, inscrits dans un champ de clivages clairement dessinés.

Il en résulte une distinction beaucoup plus prononcée que par le passé entre légitimité des gouvernants et légitimité de leurs actions. Alors que l’élection liait autrefois les deux dimensions, elle a aujourd’hui une portée plus restreinte. On peut dire que l’élection n’est désormais plus qu’un simple mode de désignation des gouvernants. La légitimité des politiques qu’ils mènent est, quant à elle, mise à l’épreuve en permanence, elle doit être conquise jour après jour, au cas par cas.

D’où là aussi la place croissante qui est faite à une légitimité d’ordre substantiel : le service du bien commun et le respect des valeurs fondatrices du lien social ne sont plus censés dériver du seul fait de l’élection. C’est à combler l’écart entre les deux légitimités que s’emploient les pouvoirs de surveillance que nous avons étudiés.

vendredi 14 septembre 2007

Calendrier pour un gouvernement

Le roi a reçu hier pour consultations les leaders des six partis disposant d'un groupe parlementaire dans la nouvelle Chambre. Il ne devrait pas tarder à nommer un premier ministre conformément à l'article 24 de la Constitution.
Le plus vite serait le mieux. Car à voir les manoeuvres menées par certains partis pour grossir leurs rangs et peser sur les décisions à venir, le temps ne joue pas en faveur de la modernisation de l'action politique!
Allons-nous faire mieux qu'en 2002?
Pour rappel, le calendrier a été le suivant:
27/09, élections; 09/10 nomination de Jettou; 17/10 comité central de l'USFP validant la participation; 05/11, fin du gouvernement Youssoufi; 07/11, Gouvernement Jettou; 21/11, Déclaration au Parlement...

Solaire au Maroc

Le pétrole est à 80 $ le baril. Déjà! Seuls les abrutis pensent encore que la tendance à la hausse peut être maîtrisée. Ce prix met l'énergie à un prix excessif pour les besoins du développement du Maroc. Un plan urgent doit être mis sur pied pour lancer le pays sur la voie des énergies renouvelables et réduire sa dépendance par rapport au pétrole. Voilà un chantier concret pour le prochain gouvernement.
Après les projets lancés à Séville, à Berlin, et dans d'autres villes, la France construit un champ d'énergie solaire près de Narbonne capable de produire 10 MW.
N'avons-nous pas plus d'ensoleillement et plus d'espaces dans notre pays?

jeudi 13 septembre 2007

Islam-Occident

Voilà un thème qui continuera d'alimenter les débats pendant que les politiques et les leaders d'opinions sont devant la responsabilité d'éviter la catastrophe... Et c'est possible!
Dans le Monde des Livres du 7 septembre, un article sur le dernier essai consacré au sujet par le duo Courbage-Todd.

Elections au Maroc: décompte de voix

Le 7 septembre, en gros, seulement 5 millions sur les 15 millions inscrits se sont déplacés pour voter. Les islamistes ont eu un million de voix et les corrupteurs ont pu attirer un autre million d'électeurs nécessiteux et ignorants. Pour les autres tendances, il restait donc à puiser dans trois millions de votants. Ils doivent surtout s'interroger pourquoi ils n'ont pas pu convaincre même une infime partie parmi les dix autres millions d'inscrits!

Pour les élections à venir, 2009 par exemple, au moins 13 millions de voix seront donc à prendre!!!!

mercredi 12 septembre 2007

Quel gouvernement pour le Maroc?

Les consultations des partis par le roi sont annoncées pour les prochains jours. C'est un signe supplémentaire de l'amélioration de la gouvernance, affirmée déjà par le bon déroulement des élections législatives.
Mais après la désignation du premier ministre selon l'article 24 de la Constitution, des erreurs commises par le passé doivent absolument être évitées.
Le premier ministre pressenti ne devrait pas rentrer dans des négociations braquées sur le nombre de portefeuilles revendiqués par tel ou tel parti.
L'état dans lequel se trouve le Maroc, ainsi que les différentes propositions faites par les partis de la majorité devraient orienter la formulation des priorités sur la base desquelles se fera la formation du nouveau gouvernement.
En effet, si aujourd'hui l'on peut estimer que des progrès ont été accomplis dans la gestion des deniers publics, dans la mise en place de plans stratégiques, dans l'édification d'infrastructures, tout reste à faire dans des secteurs cruciaux pour l'avenir du pays.
Ainsi, la justice et l'équité sociale, la formation des ressources humaines, l'identité et la citoyenneté, le développement durable sont des domaines pour lesquels des moyens institutionnels, humains et financiers importants doivent être accordés.
Le découpage des attributions et les profils des ministres devra se faire selon cette logique, loin de la surenchère et de la complaisance.
Une équipe ramassée, homogène, dynamique travaillant de manière intégrée sur des priorités bien claires ne pourra que réussir.

Pouvoirs au Maroc

Certains médias et observateurs étrangers ont mis l’accent bien avant le scrutin du 7 septembre sur un point essentiel de la vie politique marocaine. Le roi, démocrate certes, est-il disposé à partager le pouvoir et à admettre l’existence de contrepoids ? Certains de ces observateurs, de bonne foi peut-être, allaient même jusqu’à gonfler l’influence du PJD dans le seul but de le voir jouer un rôle dans ce qu’ils appellent une démocratisation plus avancée du Maroc.

La réalité marocaine ne conforte d’aucune manière cette vision. Pour deux raisons principales.
Premièrement, le « parti islamiste modéré » n’a jamais déclaré son intention de réformer les prérogatives royales. La question institutionnelle ne figure d’ailleurs pas sur son agenda et n’est apparue nulle part dans sa campagne électorale. Bien au contraire, il est même en retrait par rapport à d’autres partis sur ce volet.

Deuxièmement, le Maroc sort à peine de quatre décennies de confrontation, où la préoccupation pour le développement et la modernisation était absente. Huit ans après l’accession de l’actuel roi au trône, et dans un contexte régional incertain, le soutien des partis à une monarchie exécutive est encore indispensable pour la poursuite des réformes et pour sortir le pays du sous-développement.

L’intérêt du pays réside dans le renforcement de la monarchie. Les actions menées par l’actuel roi vont dans ce sens.
Avec des partis politiques qui jouent pleinement leur rôle, et sans entraves, dans l’encadrement de la société, la stabilité sera assurée et le rééquilibrage des pouvoirs s’imposerait alors de lui-même…

mardi 11 septembre 2007

Elections au Maroc, suite...

Une émission spéciale Elections a été diffusée sur Radio Atlantic, le 9 septembre, avec la participation de Daoudi (PJD), Souheil (PPS), Laensar (MP), Sajid (UC) et Taha Balafrej (USFP).
Un compte rendu assez fidèle en est donné dans cet article paru dans le journal L'Economiste.

lundi 10 septembre 2007

Elections au Maroc: le Figaro

Enfin un article sérieux paru ce jour sur le Figaro au sujet de ce qui se passe au Maroc!
On peut bien entendu ne pas partager toutes les idées qui y sont émises, mais il y a matière à discussion, loin des clichés et de la recherche du sensationnel.

dimanche 9 septembre 2007

Elections au Maroc: première lecture

Tout d'abord, il faut commencer par saluer la manière dont s'est passé tout le processus électoral. Depuis la loi sur les partis, jusqu'à l'annonce assez rapide des résultats, en passant par l'acceptation des observateurs nationaux et internationaux et par la campagne moderne de promotion du scrutin menée par le ministère de l'intérieur, le Maroc peut s'engorgueuillir d'avoir franchi un étape importante dans le processus de démocratisation. Une étape importante pour l'image du pays auprès de ses partenaires étrangers. Importante, mais loin d'être suffisante et rassurante sur l'avenir.
Il faut bien sûr citer le taux élevé d'abstention et s'interroger sur la réelle perception des populations, surtout urbaines, de l'enjeu électoral. A quoi cela sert-il? L'utilité n'a pas été suffisamment expliquée et démontrée sur le terrain.
Mais plus grave est le recul de l'USFP. Le Maroc a encore besoin d'un USFP fort et bien implanté. L'heure viendra de l'analyse détaillée des rasions de ce recul, mais un parti qui a tant donné à ce pays, qui représente une sensibilité progressiste et qui compte dans ses rangs des militants et des cadres de valeur ne peut pas être satisafait du score obtenu le 7 septembre. Le champ politique marocain ne peut pas être occupé seulement par les conservateurs, les notables locaux et les corrupteurs.

mercredi 5 septembre 2007

Agadir, J-2

Plus que deux jours. Et déjà, les prononstics vont bon train. Trois grandes tendances se dégagent à Agadir comme probablement sur l'ensemble du pays. Les islamistes, les corrupteurs et les démocrates avec à leur tête l'USFP. Les premiers, jouissant des avantages de la virginité politique, de l'appui médiatique venant de l'Orient et profitant de la désorientation de certaines couches sociales, vont certainement gagner leur siège dans cette circonscription qui en compte quatre. Avec un score qui ne devrait pas être extraordinaire, puisque déjà leurs divisions et les déboires de la direction de ce parti pourraient limiter leur progrès par rapport au dernier scrutin.
Les corrupteurs, eux, se battent entre eux et jouent au chat et à la souris avec les autorités, décidées à leur faire la chasse lorsque des preuves existent de corruption. Ce qui n'est jamais facile, bien sûr...Les corrupteurs disposent d'un réservoir de voix important dans les quartiers de misère et de désespoir. Mais rien ne leur est acquis, puisqu'ils sont nombreux et que le bulletin de vote ne permet pas de contrôler comme par le passé l'exécution de la parole donnée contre de l'argent.
L'USFP, enfin, est assuré de gagner un siège. Son électorat s'est mobilisé de nouveau dans une ville connue pour sa sympathie pour ce parti mais qui a souffert avec la gestion arrogante et inefficace de l'actuel président de la Commune.
Au total, deux sièges resteraient à pourvoir, selon deux scénarios. Soit l'USFP fait un score suffisant (plus de 30 000 voix?) pour rafler un deuxième siège soit les corrupteurs les gagnent tous les deux.
L'inconnue dans toutes ces hypothèses restera le taux de particpation. Déjà, des inquiètudes se font jour sur le nombre trop bas de cartes retirées.