lundi 31 décembre 2007

2007 se termine

Que retenir d'une année qui se termine? Il est inutile de se livrer à ce jeu de fin d'année, tant il est pratiqué par tous les médias durant toute cette semaine. Pour ma part, à la lecture des journaux de ce dernier jour de 2007, plusieurs faits ont attiré mon attention. D'abord ce journaliste qui savoure et exhibe sa joie de se classer premier en termes de ventes quotidiennes. C'est son droit. Mais il devrait savoir tout de meêm que le critère des ventes n'est pas un indicateur fiable sur la qualité du journal. Il suffit de jeter un coup d'oeil sur le classement des journaux dans le pays qui a inventé la liberté de la presse pour se rendre compte de cette évidence. En Grande Bretagne, en effet, les tabloïds à sensations vendent beaucoup plus que les autres journaux plus "sérieux" mais personne n'oserait dire qu'ils sont les meilleurs. Chacun sait que, caresser les populations dans le sens du poil, de la barbe ou du voile, dénigrer à longueur de numéros, titiller les instincts les plus vils, font partie des recettes qui marchent parfaitement sans que cela signifie qu'un service est rendu à la société. Lorsqu'Al Jazeera atteint des taux sans commune mesure avec les autres chaînes, c'est bien parce qu'elle use et abuse de ces recettes allant jusqu'à faire précéder le mot terrorisme par le très significatif "ce qu'il est appelé". Cela ne devrait pas occulter également que son courage est bien sélectif, puisque cette chaîne s'abstient de toute critique à l'égard du pays qui l'hébèrge et la finance par ses excédents exorbitants de pétrodollars.

Sur le registre de la gouvernance de ce pays, une autre information devrait attirer l'attention de tous les analystes. C'est celle rapportée par un communiqué du cabinet royal ,dans une première du genre, sur la nécessité de préserver l'autonomie des trois Agences de développement, que le ministre Hjira a cru loisible d'annexer à son ministère dans un décret validé par le premier ministre! Mais cette correction intervient à un moment où la classe politique est complètement désorientée, occupée à règler ses affaires internes et peu encline à commenter ou prendre position sur des sujets de cette nature... D'ailleurs, ceci expliquerait peut-être cela...

2007 se termine. 2008 sera peut-être meilleure! Si nous le voulons tous!

samedi 29 décembre 2007

Au nord d'Agadir


A quelques kilométres au nord d'Agadir, la vallée du Paradis. Nommée ainsi, paraît-il, par les hippies qui en ont lancé la promotion à la fin des années soixante...

vendredi 28 décembre 2007

Elections, pour quoi faire?

Avec ce qui se passe au Pakistan on ne peut plus en effet faire l’économie de cette question.

Dans les pays où la démocratie est établie, les élections font partie d’un système accepté par tous. Un système où prévaut la justice, l’Etat de droit, un niveau de vie et de formation élevé et l’appropriation par le citoyen de son destin local et national. A partir des élections, comme mécanisme de sélection des dirigeants politiques, le régime démocratique assure stabilité, sécurité et la répartition la moins mauvaise des richesses. Les leçons apprises depuis la seconde guerre mondiale, déclenchée à partir du succès électoral de Hitler, ont permis d’apporter les corrections nécessaires. Aujourd’hui, même en temps de crise ou de ratage, ce système fonctionne et permet aux citoyens de profiter des bienfaits du régime qu’ils ont patiemment construit. La Belgique est restée six mois sans gouvernement, la majorité qui gouverne en Italie est à chaque vote mise à rude épreuve, le parlement japonais ne se lasse pas de changer de premier ministre, les allemands sont gouvernés par une grande coalition presque sans opposition. Mais la stabilité de ces pays ne s’en trouve pas remise en cause…

Est-ce que ce modèle est exportable, clé en mains, partout et dans toutes les conditions ? Poser cette question expose à toutes les accusations déjà connues. Mais lorsque l’on examine les faits, cette question devient légitime, n’en déplaise aux inconditionnels du bulletin de vote même s’il ne fait qu’envelopper les explosifs et servir de blanc seing aux dictateurs…

A Gaza, les urnes ont conduit à l’impasse. En Algérie, les élections ne servent à presque rien. Au Liban, elles ne sont même plus praticables. En Egypte, ou en Tunisie, elles ne serviront qu’à faire valider les décisions prises ailleurs. En Libye, la question ne se pose même pas. Résultat : tout cela conduit au discrédit total des élections et des régimes qu’elles sont supposer conforter. Elles deviennent même un facteur de violence, conduisant aux assassinats, aux divisions. C'est-à-dire au contraire même de ce à quoi les élections sont censées aboutir : la sécurité, la stabilité durable et la bonne gestion du bien public.

Réussir le régime démocratique suppose la reconnaissance par tous des règles élémentaires du fair play, l’acceptation du verdict et de la sanction. Et par-dessus tout, l’acceptation de la loi de la majorité. Mais que veut dire une majorité dans un contexte de tribalisme, de féodalisme, de pauvreté, de fatalisme ? Les majorités sont-elles immunisées contre les démagogues et les semeurs de violence ?

mardi 25 décembre 2007

Bon anniversaire Carla

Ce blog peut aussi se permettre des petits clins d'oeil pipolisés... En cette fin d'année, qui a connu son lot de violence et de tourments, une pensée pour tous ceux qui vivent des moments d'intense bonheur sur les bords du Nil...

free music

Toyota

C'est, pour moi, incontestablement, l'information la plus significative de ces dernières années. Toyota est le premier constructeur mondial de voitures en termes de production. Cette marque japonaise dépasse désormais la General Motors et autres constructeurs européens. Un demi siècle après l'anéantissement humiliant du Japon, l'empire du levant prend sa revanche. Il ne l'a pas prise par la violence, il n'a pas cherché à semer la terreur chez ceux qui lui ont infligé sa défaite, il n'a pas pratiqué l'agression verbale, il n'a pas mobilisé sa population par le slogan vengeur et creux, il n'a pas détourné l'attention de ces citoyens vers l'extérieur pour cacher les problèmes intérieurs crées par la nécessité de tout reconstruire... Non, il a consacré tous ses efforts à l'éducation, à la recherche, à l'innovation, à l'observation de ce qui a fait la force de son adversaire. Les japonais ont capitalisé leurs spécificités culturelles et religieuses pour bâtir un système qui encourage l'initiative et le mérite. Ils ne se sont pas fermés sur eux même en se contentant de renvoyer la responsabilité de leur défaite sur les autres...
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, le Japon a été interdit d'armée, exclu de présence parmi les grandes nations, obligé à abriter des bases militaires étrangères... Mais tout cela ne l'a pas empêché de se reconstruire et de se placer parmi les plus grandes puissances économiques du monde, sans disposer de ressources pétrolières ou autres...
Aujourd'hui, on parle de Toyota et de la voiture, mais des pans entiers de l'économie mondiale sont dominés par d'autres marques japonaises...
Quelle autre autre revanche pour un nippon que de voir l'américain préférer rouler en voiture japonaise plutôt qu'en voiture américaine?

jeudi 20 décembre 2007

100ème


Billet n° 100, en effet! Déjà! Merci à tous ceux qui ont soutenu ce blog par leurs visites et commentaires... Un billet qu'il ne faut surtout pas alourdir à la veille d'un jour de fête et de repos...

mercredi 19 décembre 2007

Images du pays

Sur l’autoroute Casablanca Rabat, un gros poids lourd s’est renversé sur la chaussée répandant toute sa cargaison sur la surface entourant son point de chute. Des dizaines de tonnes de blé. Cette matière première tant recherchée et appréciée par les marocains, devenue si chère et si encombrante pour notre caisse de compensation et pour nos finances publiques. Quelques temps plus tard, la nouvelle s’est répandue faisant converger vers le lieu de l’accident des troupes de femmes et hommes, jeunes et moins jeunes, sortis de nulle part, se ruant sur les grains de blé gratuit offert par la compagnie de transport qui n’a pas suffisamment pris soin de son camion ou n’a pas bien choisi son chauffeur… Il fallait voir les récupérateurs déguerpir les uns après les autres, leur sac sur le dos, tels des fourmis portant leur minuscule butin dans leur discipline légendaire…

Depuis la route Agadir Marrakech, on peut voir le village du chantier de l’autoroute en construction. Le tronçon le plus compliqué à réaliser, comprenant même un tunnel. En réponse à l’appel d’offres lancé par le gouvernement marocain, une société chinoise a été choisie pour avoir présenté l’offre la moins chère. Je n’ai pas vu les termes du marché, mais les clauses ne devaient pas prévoir de privilège pour les sociétés marocaines, ni d’obligation pour les sociétés étrangères d’embaucher de la main d’œuvre locale. Du coup, un village immense peuplé de chinois s’est établi en plein territoire montagneux du Maroc, destiné à fonctionner sans doute en autarcie pendant plusieurs mois. Plusieurs interrogations viennent alors à l’esprit : s’agit-il de forçats comme certains le prétendent ? la main d’œuvre locale ne pouvait-elle pas aussi profiter de ces grands travaux d’une manière ou d’une autre ? quelles retombées aura l’implantation de cette armada chinoise sur cette région ?

Sur l’autoroute Casa Marrakech, en plein mois d’août, sous une chaleur torride à plus de 42° C, dans l’endroit le plus désert du parcours, deux gendarmes appuyés sur leurs grosses motos dégustent chacun une glace… Difficile de croire que les motos sont équipées de freezers fonctionnant à l’énergie solaire. Et pourtant c’est la plus plausible des explications puisque aucun magasin n’est en vue. La plus plausible jusqu’à ce que, quelques kilomètres plus loin, notre voiture dépasse un gros camion congélateur. Et tout se clarifie lorsque l’on voit sur ces parois externes de la publicité pour des cornets de glace bien alléchants en cette période de l’année…

lundi 17 décembre 2007

Elite, où es-tu?

Le vieux Aherdane s'en va. Il quitte la politique. Il vient de l'annoncer dans une interview. Après plus d'un demi siècle de va et vient, d'incohérence, cet instrumentalisé manipulateur dit devoir tirer sa révérence. Il s'est bien servi et a rendu bien des services, mais maintenant, il s'en va. Il part avant que la nature ne s'en occupe. Même si avec le personnage, on n'est jamais sûr de rien et on ne peut être à l'abri de revirement, le départ a un arrière goût de frustration et de dégoût. Il voulait bien faire de septembre 2007 le moment de la confirmation de ses ambitions familiales et tribales. Il n'a pas réussi. Il en a été empêché. Alors il en rejette la responsabilité sur les autres. Et il vise très haut dans les sphères du pouvoir. Venant de lui, ces critiques vont être prises pour des compliments, avant d'être tournées en dérision. Il est tellement peu crédible en matière de rigueur et de respect des formes de la gouvernance moderne, que ses leçons ne valent presque rien. Mais il n'empêche! Il n'empêche que souvent, chez nous, les paroles des détraqués ont souvent un sens que les sensés ne clament pas.

Il est clair que ce qui s'est passé durant la journée du 7 septembre et après n'a pas encore fini de livrer toutes les retombées. Déjà, les conseillers du Roi, dans une première du genre, se sont vus obliger à réagir publiquement. Ensuite, le leader d'un grand parti a été poussé vers la sortie... Et maintenant, plus que ce départ mais les paroles qui l'accompagnet, constituent des évènements qui en disent long sur la nécessité de donner au Maroc le paysage politique qu'il mérite. Le Maroc a une élite qui se distingue dans de nombreux domaines de la vie sociale, culturelle et citoyenne. Cette élite a toujours été soit absorbée soit refoulée. Il est temps qu'elle fasse entendre sa voix, là où elle se trouve et là où elle peut faire avancer le pays. En particulier au sein de l'USFP, où au nom d'une vision passéiste, la voie populiste a été toujours privilégiée avec les résultats que l'on sait.

dimanche 16 décembre 2007

Bagarre au Parlement

Dans un précédent billet, il a été question des joûtes oratoires au sein de l'hémicycle marocain et de la bagarre que se livrent nos représentants avec nos langues... Mais tout cela reste feutré et bien pacifique.
Par contre, en Corée du Sud, pays qui nous a ravi le privilège d'organiser une exposition internationale, les joûtes ne sont pas seulement oratoires, comme le montre cette vidéo:

vendredi 14 décembre 2007

Marrakech à Bali

Les négociations sont en cours à Bali pour arracher un accord sur une feuille de route devant mener à l'établissement d'un régime international de lutte contre le changement climatique. Un régime qui devrait déterminer les engagements des pays à l'expiration du protocole de Kyoto en 2012. Les habitués de ce genre de rencontres savent qu'aucune d'entre elles ne s'est achevée à l'horaire prévu à l'origine et qu'il faudra attendre les premières heures du samedi 15 pour connaître le dénouement des négociations à Bali. Nous y reviendrons.

Cette photo montre un des instants décisifs vécus à Marrakech avant de parvenir aux accords qui avaient permis alors de faciliter l'entrée en vigueur du protocole de Kyoto. Sur cette photo, on reconnaît les principaux négociateurs d'alors: Assadi (Iran), Moosa ( Afrique du Sud), Roche (Suisse), Cutajar (Secrétaire exécutif de la convention climat), Wallstrom ( Union européenne) et le représentant du Maroc...


Quel que soit le dénouement de la conférence de Bali sur le lancement de ce nouveau régime, des décisions ont déjà été prises qui vont dans le sens du renforcement de la confiance dans ce processus. Exemple: la mise en place officielle du fonds d'adaptation destiné à assister les pays en développement pour faire face aux effets négatifs du changement climatique. Ce fonds, adopté à Marrakech, sera alimenté par des ressources provenant de la vente de crédits carbone issus de projets montés conjointement par pays riches et pauvres. Autre signe positif: le feu vert donné à la technologie de capture et de stockage du carbone (un genre d'égoûts du ciel) qui permettra d'accompagner l'utilisation du charbon, qui a encore de beaux jours devant lui.


Il ne faut donc pas se tromper de timing. Les élections américaines qui auront lieu l'année prochaine pèseront lourdement sur le processus et font que les autres gouvernements savent très bien que l'actuelle administration ne peut pas s'engager sur des choses trop précises avant cette echéance. C'est le sens que prend par exemple la décision du Danemark d'anticiper sa candidature à l'organisation de la Conférence de 2009. Le gouvernement de ce pays table sur un accord à cette date, un accord qui porterait le nom de sa capitale...

mercredi 12 décembre 2007

Charabia

Très occupé ces derniers jours, le temps m'a manqué pour faire mes visites habituelles chez mes concitoyens blogueurs. En rattrappage catastrophe, je tombe sur ce billet succulent de notre ami Larbi dans lequel il offre une transcription de dialogues (je ne sais pas si on peut appeler cela comme ça!!!) dans notre hémicycle. Bien sûr tout de suite on pense à Tocqueville, ou même plus tôt à Platon affirmant qu'en fait les peuples n'ont que les représentants qui leur ressemblent. Je pense aussi à se Guide Suprême se pavanant dans les palais de la République française, disant n'importe quoi... Mais je pense aussi à notre principal problème, objet d'une discussion animée avec Lamia sur les raisons de nos retards. Je pense tout cela et j'aboutis à cette même et unique conclusion: la langue. Comment communiquer, transmettre, dialoguer, exprimer un sentiment, dire une passion, expulser une colère, faire sentir une émotion, partager un plaisir... Nous raillons toujours nos joueurs de football face aux micros, les micro-trottoirs face à nos citoyens desemparés...Le mot descriptif qui me vient à l'esprit est charabia... Je cherche dans le Littré. Et voilà ce que je trouve:

Terme populaire. Le patois des Auvergnats, et, par extension, tout autre parler qu'on ne comprend pas. Quelquefois l'homme d'Auvergne lui-même.
CHARABIA. - ÉTYM. Espagn. algarabia, algaravia, baragouin, galimatias ; portug. algravia, arabia, même sens ; de l'arabe al-arabîya, la langue arabe, qui semblait à ceux qui ne la comprenaient pas un galimatias, un bruit confus (DOZY).

mardi 11 décembre 2007

Coincidences

Il y a des coincidences troublantes...Ce chiffre ONZE qui revient dans les dates des actes terroristes. 11 septembre, 11 mars, 11 avril, 11 juillet, 11 décembre...Comme aussi peut-être le 2 décembre pour les changements politiques...

Journée importante sur le plan personnel, mais ternie par ces attentats chez les voisins, et donc comme si c'était chez nous. Car quoi qu'on dise de nos conflits, nos destins sont liés. Et pour le moment, dans la douleur et la violence plus que dans la joie ou la construction. D'où vient cette barbarie? D'où vient ce comportement lâche et sans aucune justification? Où sont passés nos analystes? Pourquoi cette absence de courage, cette absence de volonté d'aller jusqu'au bout du raisonnement? Appeler les choses par leur nom? Non ce n'est pas la misère et la pauvreté, ni la richesse et l'opulence, d'ailleurs, qui provoquent ces dérèglements chez les jeunes et obnubilent des pans entiers de nos sociétés...

lundi 10 décembre 2007

Un bon dictateur?

La dépêche Reuters décrit bien le tableau. Complété par ce que rapportent les autres médias. Une tente dressée dans le jardin d'un des palais de la République, des lunettes de soleil Kitsh, un habit traditionnel mais peu pratique, une longévité au pouvoir enviable, une stabilité sans égal, un PIB par tête d'habitant en croissance... Mais aussi des libertés inexistantes, un régime hors du temps, une opacité presque sans pareil... Tout cela s'efface devant les milliards d'euros sonnants et trébuchants des contrats d'achat et de vente d'Airbus, d'armes, de nucléaire (civil, précise-t-on!).

Faut-il croire la ministre française aux droits de l'Homme, qui n'a rien dit quand son président a fait le déplacement sans elle en Chine pour signer d'autres contrats milliardaires, quand elle s'indigne de la coincidence de la date de la visite avec la journée mondiale des droits de l'Homme? Va-t-elle démissionner pour protester contre l'accueil de ce mauvais dictateur et être en cohérence avec son indignation? Et le ferait-elle, qu'est ce que cela changerait-il?

jeudi 6 décembre 2007

Enseignements d'une crise

Dans un précédent billet intitulé « négociations pour un gouvernement : l’USFP joue gros », je finissais mon raisonnement par une question : Placer sa personne ou sauver son parti, quel choix prévaudra chez les leaders ?

Le mauvais choix a été fait et la crise s’installe.
Si aujourd’hui un scrutin libre et transparent est organisé parmi les membres de l’USFP pour élire une nouvelle direction, les résultats seront sans aucun doute en faveur de ceux qui ont verrouillé les appareils et nuit à toute capacité d’attraction de ce parti vis-à-vis de la réussite et de la compétence. Et ceci n’est pas le fruit du hasard. Aucun intérêt, aucun effort sérieux n’ont été accordés à la question de l’ouverture et du renouvellement. Les manœuvriers ont toujours été préférés aux porteurs d’idées, qui ont fini par aller ailleurs, sur la vaste terre de Dieu !

Ceci dit, il faut relativiser les défaillances internes. Car ce qui se passe actuellement à l’USFP est révélateur d’un malaise politique beaucoup plus profond que ce que rapportent les descriptions superficielles auxquelles le public a droit en ce moment.

Les résultats des élections du 7 septembre avaient, par le score de l’USFP et par le taux d’abstention, annoncé les signes évidents de ce malaise.

En réalité, il y a un fossé énorme entre les acteurs politiques et la société marocaine. Un fossé rendu encore plus profond par l’indifférence, l’ignorance totale des véritables enjeux politiques. La politique aux yeux de tous, acteurs et citoyens, n’apparaît plus que comme un moyen de répartir des postes et des positions. Peu importent les contenus, les différences de visions, peu importent les compétences ou les projets, seuls comptent les résultats et la répartition des postes.

S’il est tout à fait naturel que l’élite soit minoritaire, la notre l’est encore plus qu’ailleurs tout en restant, dans sa majorité, cantonnée dans une attitude opportuniste favorisée par le contexte politique et la nature du pouvoir au Maroc. Le champ reste libre alors à des acteurs dont le niveau de formation, le background culturel, la moralité, l’autonomie économique laissent à désirer et ne prédisposent pas à l’action moderniste, ouverte et réellement progressiste.

Tout cela est exacerbé par l’absence de sanction judiciaire contre tous ceux qui ont utilisé les positions acquises par les responsabilités politiques pour s’enrichir et trahir la confiance des électeurs. Les cas Laafoura et Slimani, ou les invalidations de certains élus à la deuxième chambre, trop peu nombreux, n’ont jamais été perçus comme le début d’une action vigoureuse contre la corruption en politique. Tout simplement par ce que la justice n’est pas en mesure de faire son travail.

Pour revenir à l’USFP, cette crise devrait offrir l’occasion de mener une réforme courageuse qui rééquilibre en son sein les rapports de forces. Pour un renouveau qui évite la victoire de ceux qui ne veulent pas d’un grand parti où ils deviendraient petits et qui s’acharnent à rapetisser le parti où ils sont sûrs de rester grands.


Une illustration édifiante de la difficulté de la tâche est donnée par l’échec cuisant de l’initiative de « 2007 Daba ». Pour rappel, il s’est agi d’une ambition louable, partie d’un constat très simple (le Maroc change) pour chercher à concilier les citoyens et particulièrement les (nouvelles) élites avec la politique. Un pont à construire en somme entre deux mondes qui s’ignorent. Au service de cette ambition : des ténors de la société civile, des moyens financiers et techniques importants, une grande médiatisation et tous les attributs de la modernité et de la transparence. En fin de compte l’opération s’est terminée sur un gâchis lamentable ! Aucun des objectifs annoncés n’a été atteint. Pourtant, cette initiative ne cherchait pas à se substituer aux partis existants, elle se proposait même de les faire bénéficier des objectifs qu’elle s’est fixée.

mercredi 5 décembre 2007

Le Maroc et l'indice DH du PNUD

Le Maroc, comme on le sait, a regressé au 126ème rang du classement du Développement humain établi par le PNUD. Cela a été commenté dans les blogs, mais personnellement je n'ai pas vu beaucoup de débats, ni lu d'articles qui auraient dû être nombreux pour éclairer citoyens et décideurs sur cette question. Il faut dire que le microcosme est occupé à fouetter d'autres chats et que ces questions de développement humain, ou développement durable, pensent-ils, n'intéressent pas grand monde dans ce pays. Il est quand même plus vendeur de présenter, commenter, polémiquer, aiguiser l'immédiat et le sensationnel, comme à l'occasion de ce fameux vrai faux mariage d'homosexuels à Ksar el Kébir!



Ceci dit, quelque chose me turlupine dans cet indice du DH (à ne pas confondre avec l'abréviation de notre monnaie). Comme chacun a dû déjà s'en apercevoir je ne fais pas partie de ceux qui pratiquent le sport très répandu chez nous de tout justifier ou tout expliquer par n'importe quels arguments fallacieux et qui conduit à ne pas faire d'effort et à créer les conditions de la démobilisation.

Mais lorsque l'on regarde ce tableau comparatif paru dans le Monde du mercredi 5 décembre sur les performances du Maroc et de l'Algérie, les questions se bousculent...



Comment se fait-il qu'avec des résultats meilleurs sur presque tous les critères retenus par ce journal (innovation, compétitivité, formation des salariés, qualité du système éducatif, dépenses éducatives, infrastructures), le Maroc se classe bien derrière l'Algérie en DH?

Les chiffres, les données, les indicateurs sont-ils fiables? S'ils le sont, les responsables et décideurs marocains devraient mener une enquête d'urgence pour savoir pourquoi tous ces efforts ne donnent pas de résultats sur la santé, le niveau d'éducation et le niveau de vie. S'ils ne le sont pas, il nous faut trouver les bons...

mardi 4 décembre 2007

Un mauvais dictateur?

Enigme! Toutes les conditions d'un régime dictatorial sont réunies. Les milliers de gens embrigadés qui défilent en chemise rouge. Les discours fleuves. La nature des slogans. Un passé putshiste. Le seul soutien acharné de Castro. Fort de ses revenus tirés du pétrole, presque unique source de richesse, il narguait tout le monde et a même réussi à sortir le roi d'Espagne de son flegme. Pour confirmer tout cela, et pour durer le plus longtemps possible comme tout bon dictateur qui se respecte, il organise un réferendum pour se plébisciter. Mais voilà, les urnes donnent un autre résultat. Contrairement à Poutine, qui a bien su mener les choses, ou à d'autres bons autres dictateurs qui font correspondre leurs plans avec l'avis de 99 % des votants, Hugo Chavez, actuel président du Vénézuela a reconnu sa défaite. Provisoire, certes, comme il a commenté lui-même, mais une défaite tout de même. La suite nous en dira plus!

dimanche 2 décembre 2007

Changement de leadership à l'USFP

Le bureau politique de l’USFP se réunit régulièrement ces derniers temps pour examiner la question du leadership du parti. Une réunion déterminante doit normalement avoir lieu mardi pour valider un texte qui devrait offrir une issue acceptable aux différentes composantes de cette instance dirigeante. Il faut dire que la situation ne pouvait plus durer. Après l’échec électoral et la mauvaise gestion de la participation au gouvernement, et surtout la dégradation de l’image du parti et de son fonctionnement interne, les responsabilités devaient être identifiées et des mesures courageuses devaient être prises.

Il est évident que tous ceux qui poussent dans ce sens ne sont pas tous exempts de tout reproche, ni qu’ils sont capables de faire mieux dans l’avenir. Mais, il est urgent de sortir de cette logique qui veut que puisqu’on n’a pas mieux on doit faire avec le pire ! Il faut que, pour une fois, lorsque l’on dirige et lorsque l’on prend la responsabilité de mener des négociations, on soit soumis à évaluation, prêt à assumer et à rendre des comptes. Il faut surtout produire un électrochoc susceptible de réveiller et revigorer ce qui reste des troupes.

Quatre ans après la publication du contrat déterminant les exigences du leadership (voir billet du 23 novembre), rien n’a été réalisé. Bien au contraire, la situation n’a fait qu’empirer.

En fin de compte, nous n’avons pas eu droit à ce leader qui fédère, qui prend soin des troupes, qui élargit les bases, qui crée des groupes de réflexion, qui n’épargne pas d’effort pour que ne s’allonge pas la liste des errants sur la vaste terre selon le principe ‘Ardou allah ouassi3a’ !

Et comme si nous avions besoin de preuve supplémentaire, ce qui vient de se passer à la Chambre des députés ne fait que confirmer ce qui n’avait même plus besoin de l’être. En pleine bataille à l’occasion des discussions sur la loi de finances pour la défense des intérêts des couches sociales que représente le parti, le chef est apparu en retrait par rapport à ses députés. C’en était trop !!!

Maintenant il faut s’atteler à la tâche véritable de la reconstruction. D’urgence !

vendredi 30 novembre 2007

Embellie dans le ciel assombri de l'USFP

Après la défaite du 7 septembre (plusieurs dirigeants battus, baisse du nombre d'élus) et la déconfiture du 15 octobre (participation humiliante en nombre de portefeuilles réels, en budgets et en poids), le parti de l'USFP donnait des signes de fatigue évidents. Un communiqué du Bureau politique a essayé de corriger le tir en sortant des concepts ahurrissants tels que "la faute à un nouveau venu en politique" et "soutien critique" et en appelant à une évaluation de la situation qui devait s'achever avant la tenue du Conseil National, prévue avant la fin du mois de novembre (et qui n'est même pas encore programmée)!!!

Pendant ce temps là le gouvernement préparait sa loi de finances 2008 qu'il a fini par faire adopter en conseil de gouvernement sans qu'elle soulève la moindre objection de la part des ministres de ce parti.

Cette loi de finances dès son atterrissage en commission de la première Chambre, a par contre attiré l'attention de certains députés ittihadis, dont Khalid El Hariry, par les cadeaux fiscaux qui y étaient réservés aux grandes sociétés. Nous n'allons pas refaire ici le débat, dont s'est d'ailleurs emparé la presse dans une première du genre au Maroc, mais il faut signaler que grâce à la vigilance de ce député, l'identité politique et les engagements électoraux de l'USFP ont été rappelés et défendus au sein d'une coalition qui n'attend de ses membres que le vote discipliné. Dans son intervention en plénière d'hier, El Hariry a rappelé tout cela dans le détail, faisant preuve de compétence et de fidélité aux valeurs de son parti.

L'autre enseignement à tirer de cette embellie est que la vie politique marocaine que l'on dit morne et sans intérêt peut être animée et connaître des débats utiles à la société. Pour peu que les choses soient confiées aux profils appropriés.

Aux dernières nouvelles, le ministre des finances a proposé d'accepter les amendements présentés par le groupe USFP et élaborés par El Hariry en leur apportant quelques modifications. Objectif à moitié atteint donc!

Ceci démontre que le bon sens combiné à la persévérance finit par payer, alors que la veille, cédant à la situation créée par la sourde oreille du gouvernement et craignant pour son rôle de pacificateur des bouillonants, le chef du parti avait appelé le groupe à abandonner, un peu tôt, ses amendements et à voter le texte tel qu'il avait été présenté!!!

mercredi 28 novembre 2007

Le sort des idées?

La lecture quotidienne du journal Le Monde est une habitude qui peut sembler ringarde, mais personnellement, je le reconnais, je n’arrive pas à m’en défaire. Je sais toutes les critiques qui sont adressées à ce journal et qui ont fait que certains amis se sont convertis au Figaro, certes de droite mais, disent-ils, moins soumis à la pensée unique, celle de ses propriétaires, bien sûr.

Ce n’est pas le sujet. Je voulais juste prendre appui sur deux articles parus sur ce journal pour illustrer la frustration que je ressens personnellement à l’égard du sort des idées novatrices dans ce pays.

Tout modestie mise à part, je retrouve à la lecture de ces deux articles, deux propositions concrètes et réalisables que, mon ami Khalid et moi-même avions réussi à injecter dans le programme de l’USFP pour les élections de septembre. Evidemment, personne ne s’en souviendra, puisque la vie politique marocaine est enfermée dans un cercle vicieux et qui explique, d'ailleurs, en partie le comportement des marocains à l’égard des urnes. On reproche aux partis d’avoir des programmes et des idées, mais quand ils en ont, on n’en fait pas cas… Il va bien falloir rompre ce cercle un jour. Nous n’y sommes pas encore !

Idée 1 : Traduire les livres de référence dans la langue arabe (mesure n° 157 du programme). Cette idée est aujourd’hui, mise en œuvre, selon les mêmes raisons et avec les mêmes objectifs, mais à …Abou Dhabi. Idée décrite dans le détail par cet article du journal le Monde

Idée 2 : Rompre la méfiance entre école et entreprise (mesures n° 25 et 27 du programme). En effet, chacun sait aujourd’hui que les diplômés chômeurs dans leur refus de « l’aventure » de l’initiative privée peuvent être considérés comme des victimes d’un système qui ignore cette voie. Et voilà qu’un autre article du même journal décrit comment cette idée est mise en oeuvre en France mettant en relation le ministère de l’éducation et le patronat français.

mardi 27 novembre 2007

RDH 2007: le Maroc régresse

Le classement du développement humain, publié chaque année par le PNUD, est un outil de mesure de plus en plus suivi par différents partenaires et observateurs. Notre pays qui a régulièrement progressé dans ce classement depuis quelques années passant de la 126ème place en 2003 à la 123ème en 2006, se retrouve cette année relégué à la 126ème place!
Il se classe derrière la Jordanie (86), la Tunisie (91), l'Algérie (104), la Syrie (108) et l'Egypte (112).
Il y a manifestement problème. L'INDH a été lancée justement pour corriger ces indicateurs. Il est vrai qu'il est trop tôt pour qu'une telle initiative porte ses fruits. Mais il serait temps de se pencher justement, quelques années après son lancement, sur le contenu, les méthodes suivies, la tutelle, etc...

lundi 26 novembre 2007

Tanger, victime de l'IDH

La ville de Tanger, et avec elle le Maroc, n’a pas été retenue pour abriter l’exposition internationale de 2012. Une ville coréenne moins attirante, moins historique, moins bien placée géographiquement, lui a été préférée. A qui la faute ? La campagne marocaine a été menée dans de bonnes conditions, les soutiens internationaux étaient de taille. Le Maroc aurait été certainement capable de construire les infrastructures à la mesure de cette manifestation. L’explication de ce nouvel échec ne réside pas dans ces détails. Elle réside à mon avis dans le classement de notre pays sur le plan du développement humain qui va être publié demain par les Nations Unies. Nous étions au 123ème rang l’an dernier. Sans préjuger du classement IDH (Indicateur de Développement Humain) de 2007, il est clair que nous ne gagnerons pas beaucoup d’échelons en une période aussi courte. Les organisateurs des grands évènements internationaux, aux enjeux financiers et économiques importants n’aiment pas le risque. Ils préfèrent miser sur les valeurs sûres. Quand dans un pays l’analphabétisme est encore élevé, quand la mortalité infantile fait encore des ravages, quand les fillettes sont encore exclues de la scolarisation, quand tant de signes de fracture sociale sont reconnus et persistants, il n’y a pas de tranquilité à avoir pour les organisateurs. Nous aimons notre pays, nous critiquons ses défaillances, nous reconnaissons nos retards, nous travaillons pour trouver des solutions à ces maux qui rongent notre société. Nous croyons en notre avenir et en notre capacité à dépasser cette situation héritée d’un passé tourmenté… Mais les étrangers, eux, ne sont pas tenus d’avoir le même sentiment de confiance que nous…Nous avons le coeur, ils ont la raison.

vendredi 23 novembre 2007

Reconstruire l'USFP: en 2003 déjà!

Il y a de cela exactement quatre ans, le 28 novembre 2003, après le retrait de Youssoufi de la vie politique, les membres du Bureau politique d’alors avaient décidé de confier la direction de l’USFP à son adjoint qui a été élu ensuite à ce poste lors du 7ème Congrès.

La nouveauté dans ce changement résidait dans le fait qu’il a été accompagné d’un document énumérant les problèmes et mettant l’accent sur les décisions à prendre. Il s’était agi, en fait, d’un contrat en bonne et due forme (la version intégrale peut être téléchargée ici).

Les observateurs avisés se souviendront que l’élaboration de ce document avait pris beaucoup de temps, fait couler beaucoup d’encre et nécessité des semaines de tractations.

Aujourd’hui, quatre années donc après l’adoption de ce document, il n’est pas inutile de le relire pour mesurer le chemin parcouru sous le leadership qui était censé le mettre en œuvre.

Or il n’est pas difficile de constater que les maux diagnostiqués persistent encore, aggravés même par le score obtenu lors des élections du 7 septembre et par la gestion de la participation à l’actuel gouvernement. Que ce soit au niveau organisationnel, au niveau du rayonnement, ou de l’impact sur la vie politique nationale, le parti n’a pas résolu les problèmes que cette feuille de route avait soulevés, malgré l’espoir qu’elle avait suscité.

Mais cette situation pousse à poser une autre question : quelle valeur, quelle crédibilité attribuer aux contrats et aux documents signés par nos instances et dirigeants politiques ? Cela rejoint le constat généralement admis : pour leur maintien au poste, ils vous signeront ce que vous voulez… Ce qui confirme par ailleurs le postulat de départ qui est souvent mis en pratique : « les gens ont la mémoire courte, avec le temps ils finissent par tout oublier… »

Pour ne pas oublier, et rappeler que les problèmes de novembre 2003 sont encore là, voici quelques extraits de ce document :

L’expérience de l’alternance a ouvert de nouveaux horizons pour le parti ce qui exige, lors du prochain congrès, une évaluation de l’expérience et de toutes les batailles qu’elle a nécessitées, en particulier celles concernant les élections législatives et communales précédentes. Parce que cette évaluation nous permettra de mesurer de manière précise et claire ce que cette expérience a accumulé comme acquis positifs, ce qu’elle a provoqué comme bouleversement et ce qu’elle a généré comme conséquences négatives qu’il sera nécessaire d’affronter. Les grandes aspirations que le peuple marocain a fondées sur cette expérience nous imposent une lourde responsabilité qui exige de nous la remise en cause et le réexamen nécessaires pour éviter tout échec ou retour en arrière.

Nous avons connu sous nos directions historiques un climat de consensus et d’unanimité qui a des avantages évidents. Mais ce climat a imposé au parti des entraves qui ont largement contribué à l’apparition du sectarisme, de l’égoïsme et de la perte de temps, dans des luttes marginales, dans l’absence des règles claires du fonctionnement, de l’évaluation de l’action et du dialogue interne. Et il est temps d’appliquer avec le début de cette nouvelle ère les règles de la gestion démocratique: l’élection, la concurrence loyale, la préservation des droits de la minorité et la garantie des conditions et des moyens permettant à la majorité d’appliquer son programme politique et organisationnel.

L’USFP un parti enraciné dans le tissu social marocain, avec des instances et implanté dans toutes les régions du Maroc, a connu ces dernières années un certain recul, en matière d’intégration dans ses rangs de nouvelles forces et de nouvelles générations.

Parmi les entraves de cet élargissement et de cette ouverture, il est à relever la lenteur de la communication au niveau des responsabilités à l’échelon local, national et régional, ce qui a engendré la constitution d’entités bureaucratiques liées à des personnes. Des liens, qui entravent une ouverture à même d’enrichir les instances du parti et de renforcer leur efficacité et présence. Dans la perspective de la nouvelle étape, il est devenu nécessaire de faire un effort important pour récupérer les compétences gelées, s’ouvrir sur toutes les synergies que recèle notre société et restructurer nos instances régionales et sectorielles pour qu’elles soient un pôle permanent d’attraits pour les compétences.

Les conditions favorables à cette approche passent nécessairement à travers la réorganisation interne, l’écoute des préoccupations des citoyens et la confirmation des références du parti, en tant qu’organisation démocratique, progressiste et socialiste qui milite en faveur des valeurs du progrès, de la modernité et de la solidarité.

S’il est vrai que chaque étape possède des méthodes de travail qui lui sont spécifiques, force est de reconnaître dans ce contexte que les appareils de l’USFP, et à leur tête, l’appareil du Bureau politique, ont besoin d’une réforme globale.

D’où la nécessité aujourd’hui et en vue de parvenir au septième congrès national du parti dans un climat marqué par des relations objectives et un travail commun et solidaire, d’orienter tous nos efforts pour la restructuration organisationnelle du parti, le renforcement de ses secteurs fondamentaux, notamment les jeunes et les femmes, l’élargissement de ses bases, la formation de ses cadres et la dynamisation de ses appareils nationaux et locaux.

Il faut s’interroger sur l’impact de l’érosion de l’autorité morale du parti sur ses appareils, structures et militants et l’un des aspects les plus dangereux de cette érosion est son atteinte au statut moral du Bureau politique dont les membres sont devenus la cible de campagnes empoisonnées, d’injures et de diffamation.

La continuité du laxisme et de la confusion ne peut conduire qu’à la réédition des scissions.

L’évaluation de l’expérience des institutions de l’USFP et notamment l’institution du Bureau politique a démontré qu’il y a trois questions sur lesquelles il faut convenir pour permettre à celle-ci d’être apte à remplir les tâches dont elle a la charge. La première est relative aux principes devant orienter l’action du Bureau politique et que nous devons adopter comme mécanismes régissant nos relations internes, diriger notre travail et être respectés par tous. Cela implique:
Primo: l’action collective et la répartition effective des responsabilités.
Secundo: le dialogue, la franchise et l’autocritique
Tertio : l’écoute et le respect de l’opinion différente
Quarto : l’évaluation continue du travail effectué comme moyen pour l’amélioration de l’efficacité et de la rentabilité.


A propos du groupe des ministres socialistes et sur la base de l’expérience au sein de l’actuel gouvernement, il nous faut réfléchir aux démarches que nous devons entreprendre pour dynamiser l’action gouvernementale et déterminer les questions à soulever au sein du gouvernement afin que l’USFP garde et défende l’initiative des réformes fondamentales conformément à ses propres engagements auprès des citoyens. Une telle option requiert une coordination ininterrompue et régulière entre le groupe des membres socialistes du gouvernement et les institutions du parti.

mercredi 21 novembre 2007

Cancer

Qui d'entre nous n'a pas eu à connaître de morts autour de lui des suites de ce que l'on appelle généralement, une "longue maladie"? De plus en plus nombreux, les malades s'éteignent de plus en plus rapidement, en silence souvent... Les personnes atteintes de cancer, et les autres, sont en droit de s'interroger sur les raisons de cette recrudescence insidieuse mais alarmante.

Déjà en 1997, un rapport, publié sur le site d'un ancien malade de cette maladie, révèle les liens qui pourraient exister entre l'alimentation et le cancer. Cela se confirme de plus en plus, même si, bien entendu, aucune publicité ne peut se faire de cette relation qui menacerait des pans entiers de l'économie moderne...

Afin de mieux s'armer contre cette maladie, quelques recommandations qu'il n'est pas difficile d'observer sont proposées:

1. Soyez aussi mince que possible tout en évitant l’insuffisance pondérale.

2. Pratiquez une activité physique au moins trente minutes par jour.

3. Évitez les boissons sucrées. Limitez la consommation d’aliments à forte densité calorique (en particulier les produits à teneur élevée en sucres ajoutés, ou faibles en fibre, ou riches en matières grasses).

4. Augmentez et variez la consommation de légumes, fruits, céréales complètes et légumes secs.

5. Limitez la consommation de viande rouge (comme le boeuf, le porc ou l’agneau) et évitez la charcuterie.

6. En cas de consommation d’alcool, se limiter à une boisson par jour pour les femmes et à deux pour les hommes.

7. Limitez la consommation d’aliments salés et de produits contenant du sel ajouté (sodium).

8. Ne prenez pas de compléments alimentaires pour vous protéger du cancer.

Sur le même site, on peut télécharger un document sur "les réflexes anticancer au quotidien".

Il ne s'agit pas de dramatiser ni de propager l'angoisse... Mais prévenir ...etc!

dimanche 18 novembre 2007

Solaire encore et encore!

Dans un précédent billet, j'attirais l'attention sur la nécessité pour le Maroc de s'engager sérieusement et fermement sur la voie de l'énergie solaire. Les experts le savent bien: il n'y a plus aucun doute ni sur la rentabilité ni sur l'urgence.
Mais il n'y a pas que les experts.
Voilà maintenant qu'un journal non spécialisé: Le Monde, sort un long article sur l'évolution rapide vers l'adoption de l'énergie solaire pour les besoins du pourtour méditerranéen.

Sous le titre: "Le Sahara générateur d'électricité ?", le journaliste H. Kempf, connaisseur et bien connu dans les milieux des négociations sur le climat, est l'auteur de cet article qui devrait éclairer les décideurs politiques. Voici quelques extraits:

"L'idée est forte et simple : l'énergie solaire illuminant le Sahara est très abondante. Si l'on pouvait en récupérer une fraction, celle-ci couvrirait une part notable des besoins en énergie des pays méditerranéens, mais aussi de l'Europe. Or les technologies solaires ont suffisamment progressé pour que cette perspective devienne réaliste.
"Les déserts chauds couvrent environ 36 millions de km2 sur les 149 millions de km2 de terres émergées de la planète, explique le physicien Gerhard Knies, inspirateur du projet TREC (Trans-Mediterranean Revewable Energy Cooperation). L'énergie solaire frappant chaque année 1 km2 de désert est en moyenne de 2,2 térawattheures (TWh), soit 80 millions de TWh par an. Cela représente une quantité d'énergie si considérable que 1 % de la surface des déserts suffirait pour produire l'électricité nécessaire à l'ensemble de l'humanité." Dès lors, il devrait être possible, en multipliant les centrales solaires dans le désert, d'alimenter les pays riverains. Voire les pays européens."

Surtout que:

"L'énergie résiduelle de la production d'électricité pourrait également servir, par le procédé dit de cogénération, à dessaler l'eau de mer - une préoccupation importante pour les pays du sud de la Méditerranée. Les experts estiment par ailleurs que le transport de l'électricité vers les pays du Nord, malgré d'inévitables pertes en ligne, resterait avantageux, dans la mesure où l'irradiation est deux fois supérieure dans le désert à ce que l'on observe en Europe."

Et la contrainte de l'espace?

"La centrale de 40 MW de Brandis, en Allemagne, couvrira ainsi de panneaux solaires 110 hectares de bonne terre. Dans le désert, ce gaspillage d'espace est moins préoccupant. D'où l'intérêt croissant porté au concept de TREC par plusieurs compagnies d'électricité en Egypte et au Maroc. Et, plus encore, en Algérie."

Ah! cette comparaison, et le "plus encore", pourraient peut-être faire bouger les choses chez nous. Lisons la suite:

"Détenteur d'un des potentiels solaires les plus importants de tout le bassin méditerranéen, ce pays a annoncé, en juin, un plan de développement assorti d'un calendrier, qui devrait être mis en oeuvre par la compagnie NEAL (New Energy Algeria). Le 3 novembre, l'acte fondateur du projet a été effectué par le ministre de l'énergie Chakib Khalil, qui a posé la première pierre d'une installation hybride, comprenant une centrale à gaz de 150 MW et une centrale solaire de 30 MW, dans la zone gazière de Hassi R'mel (Sahara). Son ouverture est prévue pour 2010. Une première étape vers ce qui pourrait, une fois réduits les coûts de production, devenir à terme une installation majoritairement solaire."

Edifiant, non?


samedi 17 novembre 2007

Jusqu'à quand?

Un article du journal Le Monde de ce samedi offre quelques conseils pour découvrir le Maroc en famille et propose à une famille formée de deux adultes et deux bambins de parcourir 1000km pour 3500 Dh, sur une boucle reliant Marrakech, Ouarzazate, Taroudant et Essaouira.
Ce genre d'articles n'appelle pas à une lecture attentive, en général. Mais bien plus à un survol destiné à comparer ses propres connaissances du pays et identifier le type de regard qui lui est réservé...
Déjà la semaine dernière, le New York Times avait consacré un article élogieux à Marrakech, tellement élogieux que l'on ne reconnaissait plus notre Marrakech à nous...

En survolant donc l'article du Monde de ce jour, une phrase me frappe, me saute aux yeux, me fait bondir... Pas parce que ce qu'elle évoque me surprend, pas parce que la journaliste a inventé quelque chose que les marocains ne connaissent pas de leur pays... Mais tout simplement parce que le fait évoqué semble décrire une réalité qui colle au Maroc d'aujourd'hui...Qui fait partie du paysage, comme l'oasis, le Hammam ou le Riyad...

Voici le passage en question de l'article:

"Des barrages de police nous arrêtent parfois et obligent discrètement le chauffeur à distribuer quelques pièces pour avoir l'autorisation de passer."

Jusqu'à quand cette image de corruption naturelle restera-t-elle collée à la réalité marocaine?

Le sniper de Targuist a secoué quelque peu les consciences. Mais pour quel résultat?

vendredi 16 novembre 2007

El Gahs

Depuis quelques semaines, je me suis volontairement abstenu de commenter ou même de suivre les déclarations de tel ou tel dirigeant ou membre de l'USFP. Le temps devait être laissé à la réflexion calme et sereine, à la réaction posée et éloignée des calculs du moment et du règlement de comptes. Certains ont, bien entendu, éprouvé le besoin de s'exprimer pour se justifier, expliquer l'inexplicable, maquiller les vérités qui n'échappent plus à personne... En fait, ils n'ont fait qu'aggraver leur cas; ils voulaient récupérer de nouveaux alliés, ils n'ont fait que perdre le peu de supporters, même intéressés, qui leur restaient...La manipulation aussi performante soit-elle finit toujours par éclater...La manoeuvre aussi perfectionnée soit-elle finit toujours par se découvrir. Le fil du mensonge est court, comme on dit chez nous!

Avec El Gahs, c'est différent. Aujourd'hui, il sort une interview sur le journal Assabah. Je suis d'accord, pleinement d'accord avec tout ce qu'il dit. Je ne vais pas y revenir ni commenter ce qu'il a dit. En revanche, je veux profiter de l'occasion pour lui dire, en toute amitié, quelques vérités le concernant.

J'interromps l'écriture de ce billet pour m'indigner au sujet de ce que je suis en train de vivre comme amertume, en direct depuis le stade de France, où l'hymne français est en train d'être sifflé par, je présume, la majorité du public d'origine marocaine venu assister a match France-Maroc...

Ces vérités, en résumé sont les suivantes: 1) pourquoi, à partir de la position qu'il a acquise, en tant que député, puis ministre, puis membre du bureau politique, n'a-t-il pas oeuvré pour dynamiser une alternative à ce que nous critiquons tous aujourd'hui? Pourquopi, en tant que député, il a quitté sa circonscription sans laisser de trace organisationnelle, ni assurer de continuité avec les électeurs? Pourquoi dans la gestion de son ministère, aucune répercussion ne peut être enregistrée aujourd'hui sur l'évolution du parti, comme cela est le cas partout dans les autres pays démocratiques?

J'arrête là. Je reviens vers le match...

jeudi 15 novembre 2007

Gaza



Ce qui se passe dans cette miniscule partie du monde arabe est révélateur de beaucoup de choses. Mais qui s'y intéresse vraiment? Les médias occidentaux se tournent vers d'autres zones et sont apparemment plus attirés par l'Iran et le Pakistan, par exemple. Il est vrai qu'il y a de quoi s'inquiéter lorsque l'on connaît leur potentiel explosif.
Bien sûr, la presse écrite en parle. Mais les temps changent. (Lire par exemple cet article du Figaro et surtout les commentaires qu'il a suscités).
Chez nous, silence ou presque. Pourtant, la cause palestinienne, à la base de plusieurs conflits dans la région, et de plusieurs combats internes, mérite plus que les petits titres que lui consacrent désormais notre presse et nos observateurs.

De quoi s'agit-il? D'un Etat, au stade embryonnaire, une autorité pour être plus juste, qui a décidé d'octroyer le "pouvoir", ou ce qui lui ressemble vaguement, par le biais d'élections démocratiques. Quelques mois plus tard: des morts, la misère, l'insécurité, l'impasse!

Avant hier, pour fêter l'anniversaire de la disparition du chef palestinien Arafat, les partisans du Fatah ont organisé une marche dans Gaza. Intervention du Hamas: plusieurs morts et recrudescence dangereuse de l'hostilité avec le pouvoir du président installé à Ramallah.

Comment cela est-il explicable, justifiable? Des millions de personnes sont prises en otages dans un conflit interne, de pure bagarre classique pour Zâama, oubliant la cause commune et surtout évacuant complètement l'avenir du peuple et du pays...

A y regarder de plus près, ce n'est qu'une illustration, peut-être moins soft, moins édulcorée, plus frappante, des mêmes problèmes politiques vécus par les autres pays arabes.

En fait, le complexe du pouvoir est la constante, à l'origine de ps maal de nos maux. Comment l'obtenir et s'y maintenir. Voilà la question. Peu importe de ne pas savoir l'exercer, ou de ne pas être capable de lui donner un sens.

mercredi 14 novembre 2007

Transmetteurs

Dans cette chaîne grouillante, dans la foule, dans la course, dans le mouvement, l’obligation de transmettre. Par paliers, par bribes, par cercles, par niveaux de proximité sociale, le devoir de transmettre. La vie ? Pas de grands mots ! Un clin d’œil, une poignée de mains, une phrase, une obole, un silence, une colère…Matériel et immatériel, concret ou virtuel, le passeur ne choisit pas, il charge sa barque. Mais les meilleurs sont ceux qui savent calibrer, équilibrer.

Plus nous apprenons, plus nous sommes capables de cumplir, achieve, …Acquérir pour délivrer, donner pour recevoir, chercher pour trouver, agir pour obtenir, bouger pour se stabiliser, reculer pour avancer, se taire pour mieux parler : vivre pour transmettre…
Gérer le temps : le remplir, le laisser s’écouler, craindre d’en manquer ? Le temps, comme la nature, ne permet pas le vide…

Le faire sans y penser, sans le dire : transmettre !

dimanche 11 novembre 2007

Maroc: regard récent de Lacouture

Jean Lacouture, journaliste talentueux spécialiste et grand ami des causes marocaines, vient de publier un livre avec un autre journaliste B. Guetta, sous forme de dialogue: "Le Monde est mon métier" chez Grasset.

Le journal le Monde, avec lequel ils ont tous deux collaboré, publie des extraits de ce livre dans un article paru dans l'édition du 6 novembre.

Un premier passage sur le colonialisme: " je pense que la colonisation a été un moment de l'histoire objective, un moment d'affrontement extrêmement brutal entre des sociétés en voie d'industrialisation, ou déjà industrialisées, et des sociétés qui ne l'étaient pas encore.
A un autre moment de l'Histoire, cette inégalité des civilisations a été inverse. Entre les XIIIe et XVe siècles, nous avons été les "barbares" ou les "retardataires" face au monde arabo-musulman, pour ne pas parler des Chinois mille ans plus tôt. La roue tourne, mais, si nous nous plaçons au XIXe, je crois que la colonisation est un fait inévitable, que les sociétés européennes ont, à cette époque-là, une propension expansionniste irrésistible, comme la croissance d'un être humain du bas vers le haut. Je considère la colonisation comme un fait historique absolu. Cruel mais irrépressible"
.

Puis sur le Maroc des premières années de l'indépendance: "Le Maroc de 1957 n'est pas indigne de l'indépendance acquise. Il est gouverné par des hommes capables. Le pouvoir est exercé selon des normes quasi démocratiques. Les "décolonisateurs" que nous étions n'ont pas trouvé matière, en cette enquête, à regretter la position que nous avions prise. Quelques années plus tard, Hassan II au pouvoir, ce sera différent.Il me fallait constater que Mohammed V avait été une heureuse exception, qu'il y avait dans ce pays des traditions féodales que quatre ou cinq décennies de protectorat n'étaient pas en mesure d'abolir. J'ai pensé que le Maroc se ferait par lui-même, que les forces s'équilibreraient, que le syndicalisme se développerait (ce qui n'a pas été vraiment le cas), que la démocratie serait une longue conquête."

Et sur le présent: "Je pense qu'avancées et reculades se succèdent à un rythme assez régulier, et qu'en tout cas on ne transforme pas en quelques décennies des régimes qui ont vécu, tant de siècles durant, une intense insertion du religieux dans le politique, sinon du politique dans le religieux - insertion que la colonisation a aggravée en consolidant l'idée, en ces sociétés, que l'islam était le seul recours."

samedi 10 novembre 2007

Starbucks sur CNN depuis Shangai

La chaîne américaine CNN a commencé ce weekend une série d'émissions - Boardroom Masreclass- diffusées à partir de l'Ecole de business de Shangai qui a pour objectif de mettre en contact des étudiants de cette école avec des leaders qui réussissent face à des caméras qui retransmettent la rencontre dans des millions de foyers.

Pour cette première émission, l'invité était Howard Schultz, président de Starbucks. Cette chaîne américaine de cafés née dans les années 70 à partir d'une boutique et qui compte aujourd'hui plus de 14 000 unités disséminées sur la planète. Quelles sont les règles d'or de votre succès. Réponse sans hésitation de ce président de groupe parti de rien: transparence, honorabilité, des collaborateurs plus intelligents que soi, le succès partagé, et puis surtout: la confiance du client et des employés. Plus que de publicité, le succès, pour lui, provient de la formation prodiguée aux employés...

Tout cela est-il transposable chez nous? Je parle d'abord de ces règles de conduite pour la réussite dans les affaires. Quelle est la proportion des patrons ou leaders qui consentent à employer plus intelligent qu'eux?

Passons, là n'est pas le sujet. Ce qui retient l'attention, c'est surtout l'utilisation de la télé, avec un format de cours magistral en présence des étudiants, pour montrer les expériences de réussite et démontrer que cela est possible. Réussir dans sa vie ne devrait pas dépendre de la seule volonté des pouvoirs publics. Quand je pense à tous ces diplomés chomeurs qui manifestent pour des emplois dans la fonction publique et rien d'autre, je me dis que la faute n'est pas seulement de leur côté. Tout un système conduit à cette impasse.

Pourquoi, pour commencer à dissiper ce malentendu, nos chaînes télé ne prendraient-elles pas des initiatives similaires? Un amphi de fac, une demi-heure d'antenne, un animateur, des étudiants, des caméras et des chefs d'entreprise qui réussissent, marocains ou étrangers. Pourquoi pas?

vendredi 9 novembre 2007

Espoir?

Passer à autre chose! D'accord, mais permettez une transition quand même! Ces médiocres qui paradent, ces incompétents qui se justifient, qui s'adaptent à l'injustifiable... Tous ces incapables qui misent tout sur l'indifférence des autres, sur leur mémoire courte, sur leur occupation à faire autres chose! Et puis un billet écrit à la va vite sous l'effet de la colère devant tant d'incohérence et d'injustice...

Refuge! Musique! Cette Amy Winehouse depuis que mes enfants me l'ont faite découvrir, je lui trouve quelque chose de magique. Oui, je sais... Tout ce qui se raconte à son sujet, l'article du journal le Monde sur son comportement au Zénith...
Jugeons la musique plutôt:


mercredi 7 novembre 2007

Climat: encore un rapport!

Après les nouvelles technologies en 2001, la démocratie en 2002, la lutte contre la pauvreté en 2003, les libertés culturelles en 2004, la coopération internationale en 2005, l'eau en 2006, la rapport du PNUD sur le développement humain sera consacré au changement climatique dans son édition 2007-2008 et sera rendu public le 27 novembre. En sept ans, un cycle aura été décrit. A son début, le développement des nouvelles technologies devait représenter une opportunité de développement économique et social pour les pays du Sud. Des succès indéniables ont été enregistrés sur ce plan. L'exemple du Maroc est éloquent. Mais au bout de ce cycle, la question de la durabilité de la société se pose avec acuité. Des compagnies comme Google, championne dans les nouvelles technologies de l'information, adoptent et promeuvent de plus en plus un mode de vie et de fonctionnement mieux adapté aux exigences du développment durable surtout en matière d'eau et d'énergie.

Après tant de rapports et de conférences consacrés au conséquences néfastes maintenant prévisibles du changement climatique, ce nouveau rapport aura pour objectif de réveiller encore plus les consciences et pousser les décideurs à l'action. Surtout dans les pays en développement. Dans les domaines de l'eau et de l'énergie, compte tenu des efforts de recherche menés par les pays développés, les écarts risquent de se creuser et la dépendance des pays du Sud risque de s'aggraver...

Comme dans tous les pays de notre niveau et contexte, comme chaque année en cette période, la parution de ce fameux rapport annuel est guettée avec beaucoup d'intérêt par les décideurs. Mais plus que le thème, le sujet d'attraction reste le classement du pays, ou plutôt l'évolution de ce classement par rapport aux années précédentes et par rapport aux pays voisins.

Le Maroc qui, à chaque édition, gagne une place dans ce classement (126ème en 2003, 123ème en 2006) devrait accorder autant d'importance à son rang pour accélérer son développement humain qu'à l'action qu'il devrait mener pour que son développement soit durable, comme l'y invite le rapport de cette année.

mardi 6 novembre 2007

Avant de passer à autre chose

Tout est maintenant sur les rails pour une expérience gouvernementale nouvelle. L'équipe dirigée par El Fassi a eu, il faut le reconnaître, tous les éléments d'un baptême houleux. Surtout dans les relations de notre pays avec son voisinage. Tout d'abord la visite du président Sarkozy et son parasitage avec le mandat d'arrêt international lancé par le juge Ramaël. Puis la visite du Prince héritier d'Espagne, plus culturelle qu'économique, mais parasitée par le saut de Juan Carlos à Sebta et Melilia et par les menaces du juge Garzon. Mais il n'y a pas que cela. La confection puis l'exécution d'un budget 2008 conditionné par la flambée du prix du pétrole et par les attentes sociales de plus en plus grandes et la recomposition à l'oeuvre du payasage politique marocain, sont aussi des épreuves auxquelles l'actuel gouvernement aura à faire face.

A la différence du précédent, le gouvernement d'El Fassi est un gouvernement qui est né du respect tant revendiqué de "la méthodologie démocratique", pour utiliser la terminologie à la mode. Il devrait être par conséquent jugé avec moins de mansuétude que le précédent. Dans de nombreux domaines, la déclaration votée au Parlement reprend certaines des promesses qui ont figuré dans le programme de l'Istiqlal. L'incohérence n'est donc pas à chercher du côté de ce parti. Mme Bennani Smires, présidente du groupe Istiqlal ne s'est pas privée de le rappeler à tous ceux qui ont préféré négocier les postes au détriment du contenu.

Ce qui m'encourage à annoncer qu'en tant que membre de l'équipe chargée du programme 2007 du parti, j'avais pris l'initiative de rédiger une note qui a été remise au premier secrétaire de l'USFP dès la désignation du nouveau premier ministre. Dans cette note étaient rappelés les principaux engagements pris devant l'électorat marocain par le parti, et qui devaient orienter l'architecture du gouvernement. Mais surtout, il y était rappelé l'exigence de l'amélioration de la gouvernance traduite dans des mesures concrètes et découlant de l'expérience de l'exercice gouvernemental, comme un préalable au succès dans le lancement des nouvelles réformes.

samedi 3 novembre 2007

Agadir

Agadir change, beaucoup, rapidement. Sous l'effet de la demande touristique, profitant de la dynamique économique générale dans le pays, en matière de logement et dans la petite entreprise, cette ville s'agrandit et se transforme. Dans les zones "protégées" des améliorations urbanistiques sont notables. La corniche, par exemple, offrira bientôt aux piétons un parcours de plusieurs kilomètres de tranquilité lelong d'une grande partie de la baie. A l'extrémité nord de cette baie, la Marina, ouverte il y a quelques semaines, constituera pour la ville une vitrine, une attraction et un espace de détente et de commerce. Les projets, dont les travaux sont déjà largement entamés, de la station de Taghazout, la plus grande du plan Azur et de l'autoroute reliant Agadir à Tanger par Marrakech et Rabat représenteront pour toute la région des opportunités majeures de développement. La station de dessalement d'eau de mer à l'étude pour l'approvisionnement en eau potable apportera la solution au problème déjà posé sur la viabilité de tous ces investissements.

Mais de grandes questions restent posées. Les écarts sociaux, et les frustrations qui en découlent, ne peuvent pas laisser indifférents. Trop peu de personnes profitent de cette manne et trop nombreux sont ceux qui ne s'y retrouvent pas. Au grand bonheur de ceux qui aiguisent les outils du grand soir moyenâgeux. Il ne s'agit pas de redistribuer à l'aveuglette les acquis des uns sur les autres. Mais introduire des règles pour la compétition saine, mettre en place les filières de formation qui feront que les emplois crées reviennent aux enfants de la région, donner à la région une identité économique plus en relation avec les secteurs modernes, trouver les moyens de déconnecter sur le plan des responsabilités locales le politique de l'économique, freiner la spéculation immobilière qui parasite l'économie locale, faire en sorte que les groupes internationaux qui s'installent pour engranger des bénéfices le fassent en prenant soin de l'environnement dans lequel ils agissent, sont quelques aspects d'une politique locale qui doit s'inscrire dans une vision nationale du développement économique.

Lorsque les magasins Zara qui viennent d'ouvrir dans la Marina d'Agadir ne constitueront pas seulement un lieu de promenade pour les habitants de cette ville, et lorsque ces habitants disposeront d'un pouvoir d'achat assez élevé pour pouvoir consommer dans les restaurants et autres commerces de cet espace, les autorités de ce pays pourront alors être satisfaits de cette évolution que personne ne conteste...

jeudi 1 novembre 2007

Devinette



Voilà c'est voté! Le gouvernement peut commencer son travail, fort de la légitimité parlementaire. En voyant les membres du gouvernement sur les bancs de la Chambre, ils n'étaient d'ailleurs pas tous là, je me suis posé une question que j'ai décidé de partager. Puisqu'un blog est aussi un espace de détente et de culture générale, je vous livre cette question sous forme de devinette: quels sont les ministres de l'actuel gouvernement qui ont été ministres dans le gouvernement d'alternance de 1998 et le sont restés sans discontinuer?


Deux indications:




  1. ils sont au nombre de trois


  2. ils ne sont pas du même parti


A vos méninges!

mardi 30 octobre 2007

Sport ou commerce?

C'est une question qui est souvent posée lorsqu'il s'agit des droits de retransmissions télé d'activités sportives, de publicité dans les stades ou encore pour évoquer l'usage de plus en plus fréquent du dopage dans le sport.

Mais dans ce billet il ne s'agit pas de cela. Puisque c'est dans notre pays que ça se passe et que nous n'avons pas encore atteint les niveaux de préoccupation pour tous ces thèmes. Dans notre pays qui souffre d'un manque flagrant d'espaces sportifs, où l'on inaugure encore des petits terrains de foot dans le cadre du développement humain, dans ce même pays il se trouve que des autorités ont trouvé suffisamment d'arguments, de motifs et de justifications pour raser un stade de football de quartier...pour, à la place, bâtir l'extension d'un souk, un espace commercial...
Il est bien entendu parfaitement compréhensible que les autorités locales d'une ville agissent et prennent les décisions qui s'imposent pour rattrapper les retards dans les infrastructures commerciales et rapporocher "les magasins des consommateurs"... Mais pourquoi est-ce que cela doit se faire au détriment du sport, sur un terrain qui a pendant si longtemps joué un rôle dans l'émergence de talents et servi à tant de jeunes comme espace de loisir et de convivialité?

Cela se passe à Agadir. Ce blog est ouvert à tous commentaires allant dans un sens ou dans l'autre.

dimanche 28 octobre 2007

Manipulation

Qu’on se rassure, ce billet ne va pas traiter des manips dans les labos de physique. Mais de la manipulation comme faculté pratiquée par certains et comme opération destinée à atteindre quelque but en instrumentalisant les autres. Un mystère pour moi…. Un sujet d’incompréhension et même porteur de crainte et d’effroi. Bien sûr il y a toutes ces personnes charismatiques, providentielles, qui arrivent à convaincre les foules, à les mobiliser et à orienter les esprits dans le sens d’une idéologie. Du bien ou du mal (chacun reconnaîtra les siens). Il y a bien sûr Kennedy à Berlin, De Gaulle à Alger, Mandela à Cape Town, Gandhi en Inde mais il y a aussi Hitler, Staline et d’autres monstres manipulateurs agissant encore aujourd’hui à partir de montagnes afghanes, ou d’ailleurs !

Notre histoire récente a connu par exemple des actes commis par des dizaines de jeunes innocents croyant défendre une cause noble alors qu’en réalité ils se faisaient instrumentaliser par un personnage qui réglait ses comptes à partir des grands restaurants parisiens. Les exemples détestables de cette nature sont nombreux.

Sans atteindre ces extrêmes, la manipulation peut s’exercer dans des circonstances beaucoup moins dramatiques, dans la vie quotidienne des gens. Contre même leurs propres intérêts vous trouverez des gens embarqués dans des affaires, ou commettant des actes ne servant que les intérêts de certains milieux et personnages. Et sur ce plan, être de ceux qui ne sont ni manipulateurs, ni manipulables gêne l'autre mais tranquillise soi-même.

Laissons de côté ces histoires et revenons au véritable sujet de ce billet. Dans l’univers politique et commercial, propagande, publicité, communication, ciblage, marketing, sont les maîtres mots des stratégies de conquête d’électorat, de parts de marché, de public, de consommateurs… C’est la société de marché basée sur le PR, ou relations publiques pour francophones…

Tout cela pour dire que le personnage qui a lancé ces concepts et les a appliqués aux domaines politiques, sociaux et commerciaux est un certain Edward Bernays (1891-1995). De nationalité américaine, neveu de Freud et auteur d’un livre fondateur de la manipulation de masse paru en 1928 sous le titre : « Propaganda. Comment manipuler l’opinion en démocratie. » Ce livre est disponible en téléchargement gratuit sur le site de Zones, une branche de la maison La Découverte.

Sur ce même site, il est vivement recommandé de voir un documentaire sur le personnage et qui montre comment celui-ci a été à l’origine de ...l’accès de la femme à la cigarette…!

vendredi 26 octobre 2007

Sarkozy



Tout le monde connaît l'expression: je ne suis pas telle chose mais.... Et le blanc est rempli par un verbe qui contredit la chose!!!Tant pis! Je ne suis pas sarkoziste, pour plusieurs raisons, mais le discours qu'il a prononcé à l'occasion de la rencontre économique maroco-française à Marrakech le 24 octobre ne me laisse pas indifférent... D'abord, il est improvisé et ça n'a que plus de valeur, ensuite il intervient à un moment d'échec commercial doublé d'un besoin de construire un espace compétitif dans notre monde globalisé.

Je recommande vivement la lecture de ce discours mais surtout de le visionner, pour mieux saisir l'expression de Sarkozy lorsqu'il révèle la teneur d'une note diplomatique mettant en doute la capacité du Maroc à payer ses dettes, ou lorsqu'il évoque le match perdu face aux américains pour la vente d'avions militaires au Maroc.

Jugez donc par cette conclusion:
"Et puis je voudrais dire : multipliez les initiatives culturelles parce que cela est
important aussi. Deux pays à la culture aussi ancestrale doivent continuer à
marier cette culture. Ne faites pas l’erreur que nous avons faite en Europe.
Nous avons beaucoup parlé politique, beaucoup parlé économie, mais pas
assez parlé formation et parlé culture. Dans ce bassin de la Méditerranée où
on a tout inventé, où tout a commencé, il faut mettre la culture et la formation
au premier rang."

jeudi 25 octobre 2007

L'exemple français

Le grenelle de l'environnement se termine aujourd'hui. Pour ceux qui ne le savent pas, il s'agit d'un processus de large concertation entamé dès la mise en place du gouvernement de Fillon pour prospecter les voies et moyens de promouvoir la protection de l'environnement et le développement durable en France. Un processus qui tire son nom des consultations sociales qui ont eu lieu en 68, rue Grenelle à Paris, au lendemain du soulèvement social qu'a connu la France à cette époque.

Avec la particpation de toutes les parties prenantes ( le Medef, patronat, a mobilisé 350 experts pour bien suivre les négociations!), des résultats important sont déjà annoncés. D'autres mesures seront soumises à l'arbitrage du président Sarkozy.

Mais au delà des conclusions, c'est la méthode qu'il faut retenir. La protection de l'environnement, le développement qui n'oublie pas les générations futures, ne sont pas des questions à traiter dans un seul ministère, quelles que soient ses attributions, ni même par un gouvernement. C'est l'affaire de tous, et en particulier, société civile et secteurs productifs.

Le France est partie d'un constat de retard dans ces domaines sur les autres pays concurrents. A titre d'exemple, si l'Allemagne emploie 1,5 millions de personnes dans ces domaines, en France on ne dénombre que 500 000 emplois.

mardi 23 octobre 2007

Plaisir 3

Allez, prenons un moment de détente! Essayons de rigoler un peu. C'est un sketch qui me fait beaucoup rire et que je veux partager...


Un chef d'oeuvre!

En effet! Après plusieurs réunions, menaces, délibérations, négociations, le communiqué est tombé. La direction de l'USFP a analysé la situation, examiné le contexte, étudié les circonstances, soupesé les tenants et les considérants, apprécié les positions...Maintenant les choses sont beucoup plus claires. Il n'y a eu ni échec, ni défaite, ni même recul! Le respsonsable de la situation caractérisée par la colère populaire devant le recul démocratique : c'est l'autre, en l'occurence un certain nouveau venu dans la scène politique dont le nom ne mérite même pas d'être cité!

C'est vrai, il est spécifié que les recommandations du conseil National n'ont pas été prises en compte, c'est dit dans le texte. Mais on ne saura pas par qui!!! Probablement par l'autre! Pas de femme dans les cinq: c'est dit dans le communiqué, il s'agit d'une décision non conforme avec nos valeurs modernistes. Mais décision prise par qui? On ne le saura pas. Il faut deviner. Lire entre les lignes, décrypter. La politique c'est cela!

Passons, tout cela appartient au passé. Parlons d'avenir. Que décide-t-on dans ces conditions? Que dit le communiqué? D'abord prendre la distance avec le gouvernement et agir en soutien critique. Ensuite, réunir le conseil national. Et enfin, inviter les militants à débattre de ce communiqué!
Si avec ce communiqué, la révolution ne se déclenche pas dans ce parti...

dimanche 21 octobre 2007

La Banque mondiale plaide pour l'agriculture. Et nous?

Le rapport 2008 de la Banque mondiale vient d'être publié. Il devrait constituer un nouveau virage dans l'activité de cette institution financière en charge de l'appui au développement. Le titre est déjà révélateur: "L'Agriculture au service du développement". Il n'est jamais trop tard pour opérer les réorientations nécessaires. En effet, dans un pays comme le notre, pour avoir oublié les potentialités de ce secteur économique, le monde rural demeure tel un boulet qui empêche le décollage de l'ensemble. Même le développement que connaissent certaines régions urbaines est menacé par le fossé qu'il creuse avec leur environnement régional. Il serait criminel de continuer à concevoir le développement du pays sans se soucier des opportunités offertes par le secteur agricole, sans rompre avec les idées qui confinaient les paysans dans le rôle exclusif de la défense d'un système. Dans l'état où il se trouve actuellement, analphabétisme, exclusion, et compte tenu des menaces qu'il pourrait nourrir, le monde rural marocain mériterait une meilleure attention par les pouvoirs publics...
La lecture du rapport de la Banque mondiale pourrait certainement contribuer à éclairer les lanternes. Nous avions suivi les recommandations de cette institution pour les ajustements financiers, les privatisations, le traitement des questions sociales, nous devrions aujourd'hui tenir compte des nouvelles voies qu'elle ouvre pour un développement durable et plus inclusif.

Pour la participation de l'agriculture dans le développement, une question est cruciale: celle de l'eau. Voilà ce que dit le rapport:

"Rising climatic uncertainties and hydrological
variability increase the urgency of
integrated planning approaches, which is
already evident in arid regions with largescale
irrigation. In Morocco, dams were
designed on the basis of past rainfall patterns,
but in an unusually intense period
of droughts, the volume of water stored
was insuffi cient, resulting in major water
shortages.20 Expensive irrigation schemes
are thus used far below their potential, and
modifi cation to allow for water-saving technologies,
such as drip irrigation, increase
costs. Because changes in rainfall from climate
change are expected to have a similar
effect in other parts of Africa, Morocco’s
experience is a cautionary tale for countries
planning to make new investments in irrigation
in drought-prone areas. According
to recent predictions, greater variability in
precipitation will signifi cantly affect surface
water across a quarter of the continent".



Et plus loin, le rapport précise:
"Reforming irrigation systems and water
allocations is inherently a political process.
For example, water management bureaucracies
may oppose the devolution of responsibility
and greater accountability to water
users. When reforms have political as well as
technical champions, they are more likely to
succeed. In Chile, Mali, Namibia, and South
Africa, institutional reforms in water succeeded
largely because they were part of a
broader package of political and economic
reforms with strong political backing. In
Mali the president championed reform of
the Offi ce du Niger. In Morocco
the leadership of the ministries of finance
and economic affairs were instrumental in
building consensus and creating a window
of opportunity for pursuing reforms."

samedi 20 octobre 2007

Un français à Téhéran 2


Dans un précédent billet, j'avais reproduit les impressions d'un français vivant pour un stage d'études en Iran. Je poursuis la reproduction (amicale) de ses impressions sur ce pays placé en ce moment au centre de l'actualité internationale...




"Comme beaucoup de soirées à Téhéran, elle a commencé par une heure trente de quasi immobilisation dans les embouteillages de l'avenue Vali Asr, d'abord dans un bus bondé puis dans un taxi. Nous arrivons bien entendu au retard au festival, où nous devons retrouver une amie. Le cinéma est très grand, les affiches du festival ont un beau graphisme et la programmation sur 5 jours est très riche (plus de 50 films). Il va sans dire que cet événement est autorisé par le gouvernement. Nous nous installons dans la salle déjà noire, premier documentaire nullissime, mélange d'images de la nature du côté de Bushher (sud de l'Iran, côte du golfe Persique), d'effets spéciaux mauvais, de danses folkoriques et de commentaires douteux.

Rapidement nous fuyons la salle pour assister à la représentation d'un documentaire hollendais, intitulé 'Four elements', en présence de la réalisatrice. Le film est composé en quatre parties. Dans chacune d'elle, la caméra suit au plus près les corps de quatre groupes d'hommes. Les premiers sont des pompiers russes essayant, au moyen de lances à eau manuelles, d'éteindre de gigantesques feux de forêt au milieu de nulle part. Les seconds sont des marins pêchant l'araignée de mer au large de l'Alaska dans des eaux déchaînées au court de missions visiblement longues. Les troisièmes sont des mineurs allemands, noirs jusqu'à l'os d'avoir extrait le charbon. Les derniers sont des astronautes soviétiques qui se préparent pour affronter l'espace. Quelques minutes après le début du film, un des pompiers russes sort du sauna. Une main, sans doute d'inspiration céleste, vient interrompre le filet de lumière qui, de la pellicule à l'écran, transportait cette image impudique. Je ne comprends pas ce qui arrive mais la salle, visiblement au courant de ce genre de pratiques, se met à rire et à applaudir. Plus tard, les mineurs allemands sortiront de la mine pour retrouver sous la douche la couleur de leur peau. Une main surgira à nouveau, laissant voir la partie supérieure de l'écran et cachant à nos yeux innocents l'indécence. Déjà que le film avait des images extraodinaires (ponton du bateau balayé par les vagues dans la nuit et recouvert d'araignées de mer, bouleaux en feu filmés au coeur, image de la toupie brisant le charbon sous le contrôle d'hommes à la prunelle si blanche dans ces lieux), cette main vertueuse accroit encore mon excitation.

Deuxième partie : manger. Peu de restaurants sont ouverts à Téhran après 10h du soir. Nous en trouvons un, traditionnel. Il se trouve qu'un concert de musique folklorique accompagne le repas. Nous voulions juste nous remplir l'estomac avant de dormir, mais nous voilà partis pour manger en musique. Il y a dans ce lieu une ambiance bien étrange. La salle est quasi vide. Quatre tables, nous compris, sont remplies. Le manager des lieux est un hommes massif, le cheveu ras et l'allure dépressive. Une dizaine de vieux serveurs en costume sans doute traditionnel passent entre les tables, une affichette au mur invite les femmes à aider par leur comportement les responsables des lieux (cela veut dire qu'il faut qu'elles portent correctemement le voile, sinon le restaurant pourrait être fermé), les musiciens sont assis sur l'estrade en silence. Nous commandons nos plats, et puis voilà que la musique commence quand surgit un vieux chanteur fatigué. C'est fort, le chanteur n'est pas extraodinaire, nous n'arrivons pas à nous parler. Tout cela est un peu bizarre.

Alors que commence la deuxième chanson, le manager s'empare du micro, fait taire les musiciens et nous réprimande : nous sommes un mauvais public, nous n'applaudissons pas. Il faut applaudir, avoir de l'entrain nous dit il. La soirée commence à prendre un tour vraiment absurde, ca me plait. La musique reprend et nous applaudissons en rythme, en essayant parfois de reprendre nos fourchettes pour manger nos dizis (c'est délicieux, de la viande et des légumes cuits dans un bouillon. On verse d'abord le bouillon dans une assiette que l'on mange comme une soupe, puis on broit avec un pilon la vainde et les légumes et on mange avec du pain cet espèce de purée). Parfois, le manager vient à nos côtés et applaudit avec ostentation, nous nous sentons obligés de le suivre. Il y a entre 15 et 20 personnes dans la salle pouvant en accueillir une centaine.

Entracte, nous sommes relachés, nous pouvons enfin avoir une conversation. Mais très vite la musique reprend. Une voix vient d'ailleurs, et puis surgit un deuxième chanteur, avec un catogan gris, un collier de barbe, un costume au dessus d'une chemise jaune pale, un foulard en soie rouge noué autour du coup et dans la poche du costume, un morceau du même tissu. Il est d'un enthousiasme incroyable en comparaison de celui de son auditoire. En même temps qu'il tient le micro, il parvient à frapper des mains avec entrain. Tout en lui évoque les années 1970, on dirait un Claude François qui aurait vieilli sans avoir perdu sa joie de vivre un peu feinte. Il chante tous les tubes des années 1970 iraniennes, ce qui a ici un sens bien différent que la même chose en France. Nous applaudissons toujours, en prenant même peut être du plaisir, et en nous moquant de sa carte de visite, sur laquelle on le voit encore plus démodé qu'en vrai. Un peu fatigué, par le show (il est presque minuit), nous nous levons et le plus extraodinaire advient. Voilà que le chanteur entame l'hymne qui avait cours en Iran dans les années 1970. Les deux tables qui nous accompagnent encore sont debouts, et les gens chantent en coeur. Une femme, au fond et recouverte d'un tchador, fait de même.
Hier soir, je me suis endormi bien estomaqué."

jeudi 18 octobre 2007

Crise à l'USFP

En rappelant mes premiers billets et la motivation initiale de ce blog, je ne voudrai vraiment pas ennuyer mes visiteurs et lecteurs avec les histoires internes de l'USFP. Même si je dois également constater que ce thème ne déplaît pas, puisque d'après mes statistiques, c'est celui qui est le plus lu et suivi. Par exemple, le billet sur un fait triste et regrettable d'un élève ratant sa scolarité pour un détail figure parmi les moins lus... Passons!


Au moment d'écrire ces mots, le bureau politique de l'USFP est réuni pour étudier la position à adopter à l'égard des négociations pour la formation du nouveau gouvernement. Il semblerait qu'une bonne partie de cette instance dirigeante ne voit qu'une seule issue: la démission du premier secrétaire et son adjoint! Je ne sais pas si cette décision sera prise. Mais je pense personnellement qu'il est indispensable de produire un électrochoc après toute cette période où l'on banalise tout, simplifie tout, justifie tout et durant laquelle des fautes ont été commises de manière impardonnable durant tout le processus.

Tous ceux qui appellent à l'organisation d'un Conseil national puis d'un congrès pour atteindre ce résultat partent certes du souci légitimiste mais font courrir le risque de rater l'opportunité de rupture. Il faut le dire tout net: le foramatage qui fonctionnait si bien à l'époque Hassan II ne fonctionne plus avec l'actuel roi. A chaque période son leadership, c'est élémentaire! Et aucune tentative de rattrappage ne peut être durable.


Comment peut-on admettre que l'on réponde sur la motivation de l'appartenance au gouvernement par la phrase suivante:

"Lorsque le premier ministre désigné a entrepris de former son gouvernement, il y a eu une décision du Roi selon laquelle le premier secrétaire de l’USFP devait avoir un statut ministériel avancé par rapport aux autres membres de l’Exécutif". C'est un comble!

Je ne connais toujours pas les décisions prises lors de la réunion de ce soir. Mais si rien de tranchant n'est entrepris, le parti ne se relèvera pas de la crise qu'il traverse...

Association d'idées futiles

J'adore le Rugby. C'est peut-être le seul sport qui reste préservé des trucages et dopages...Depuis tout petit, je me battais pour en comprendre les règles compliquées. Devant une télé noir et blanc, sous les commentaires de Couderc, les matches du tournoi des cinq Nations, des joueurs: Romeu, Rives le blond, Blanco, Skrela, Paparemborde...Ces masses humaines se battant, s'organisant pour pousser un ballon aux rebonds imprévisibles dans le camp adverse... Béziers, capitale française du rugby à l'époque, où j'ai enseigné pendant un an...

Samedi 20 octobre se joue la finale de la coupe du monde. Angleterre contre Afrique du Sud. Les Anglais ont toutes les chances de garder le titre acquis il y a quatre ans. Grâce déjà au coup de pied magique de Wilkinson, qui est encore là, qui a sorti les bleus et qui sévira encore samedi prochain...
Wilkinson...Une marque célèbre de lames de rasoir...Qui me ramène brutalement à l'actualité!Un dirigeant célèbre de la gauche marocaine assassiné fin 75 avait mis en garde contre les lames de rasoir enfouies dans des poignées de main trop chaleureuses...

lundi 15 octobre 2007

Grosses couleuvres et petites sucreries

C'est fait! Le Maroc a un nouveau gouvernement. Faisons maintenant une lecture plus calme de la nouvelle formation.
Il y a incontestablement un effort du côté de la participation féminine (7 sur 34). Il y a aussi renouvellement (19 sur 34). Et probablement expertise et rajeunissement.

Mais pour ma part je retiendrai que dans l'affaire il y a deux gagnants.

Commençons par le premier gagnant. Le parti de l'Istiqlal. En nombre d'abord. 10 postes sur 34. Une proportion qui ferait croire que ce parti a gagné plus de 80 sièges aux législatives! En contenu aussi: Santé, équipement, habitat, eau, environnement, affaires générales, ...

Le deuxième gagnant c'est indéniablement le ministre d'Etat, deuxième personnalité du gouvernement!

Mais le premier secrétaire de l'USFP, avec seulement quatre portefeuilles, aura du mal à convaincre le conseil national du parti qui exigeait que la participation soit assurée par des portefeuilles qualitatifs permettant l'amélioration de l'implantation du parti et une plus grande visibilité.