mardi 29 juillet 2008

Strauss-Kahn et le Maroc

DSK est en visite de travail au Maroc. Dans un entretien accordé à 2M, il a donné son diagnostic de la situation qui prévaut chez nous. Connaissant la compétence, la fibre sociale, le franc-parler qui caractérisent cet homme politique brillant, ce diagnostic, même enveloppé de beaucoup de tact et de diplomatie, ne peut être qu'intéressant. Et même s'il ne dit rien de bien nouveau par rapport à tout ce qui se dit et s'écrit ici et ailleurs, les propos du directeur du FMI ont leur poids.

En gros, les têtes de chapitre sont bien connues: croissance et création de richesse, retards sociaux et répartition, gouvernance. Sur le premier point, les chiffres sont éloquents et une certaine réussite est incontestable, il suffit de regarder autour de soi, objectivement et en prenant soin de tenir compte du contexte mondial. Sur le troisième point, pas grand chose à dire, puisque, comparé à d'autres pays, le Maroc se présente plutôt bien. Reste bien entendu le troisième point sur lequel plus aucune divergence n'est possible: il reste beaucoup à faire et d'urgence. L'illettrisme, les disparités sociales et régionales, le système de soins, sont des obstacles, des freins, des boulets, qui peuvent remettre en cause toutes les avancées accomplies dans les autres domaines. Rien de bien nouveau donc, sauf que DSK met l'accent sur deux aspects qu'il est utile de ne pas oublier. Le premier est le temps. Comment en effet faire patienter et aussi mobiliser tous les nécessiteux et les marginalisés pendant tout le temps (nécessairement long) que prend la bonne santé économique avant de donner ses fruits? Le deuxième est le voisinage. Comment en effet continuer à progresser dans un état de vigilance constante à l'égard d'un voisin avec lequel on ne s'entend pas?
Du pain sur la planche donc pour tous les acteurs politiques. A condition que ceux sur lesquels reposaient les espoirs populaires cessent de se regarder le nombril et se remttent au travail.

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