mardi 26 février 2008

La Cause avance!

Ça y est ! La cause avance ! Un bond ! La presse internationale ne parle plus que de cette position audacieuse ! Le cabinet israélien est en réunion de crise ininterrompue depuis l’annonce de la nouvelle ! Les organisateurs, victimes collatérales de cette décision historique, commencent à se mordre les doigts et regrettent d’avoir favorisé la prise de cette décision qui va leur occasionner des pertes inestimables !

Le Maroc, avec d’autres pays arabes, a décidé de boycotter le Salon du Livre qui se tient à Paris dans les prochains jours. Les organisateurs sont punis. Ils n’avaient qu’à bien mesurer l’impact de cette offense ! Le livre israélien, qui allait être fêté lors de ce Salon, sera maintenant tourné au ridicule. Le nombre de visiteurs va considérablement chuter !

Les conséquences de ce geste sont énormes sur l’avenir de cette région mouvementée. Déjà, l’on estime que les retards accumulés par les pays arabes par rapport à l’état (remarquez le e minuscule !) fantoche en termes de lecture, de traduction, de production et d’édition de livres, ces retards seront maintenant plus rapidement comblés ! Les taux d’alphabétisme entre israéliens et arabes vont désormais rapidement se rapprocher et feront grimper les pays arabes dans le classement du développement humain…

Bien sûr, il y aura toujours quelques esprits chagrin pour se lamenter, des rabat-joie pour protester… Certains en évoquant le cas de ces éditeurs qui attendaient ce Salon depuis des mois pour essayer de montrer que leur production existe dans la deuxième plus importante foire littéraire du monde. D’autres pour assister aux conférences et suivre de près tout ce qui se fait dans le domaine du livre et de l’édition. Ou encore ces écrivains, égoïstes, seulement préoccupés par l’engagement qu’ils avaient déjà pris avec leurs éditeurs…. Comme Alaa al-Aswani, le célèbre auteur de «l'Immeuble Yacoubian», parlant d'un pays coupable de «crimes contre l'humanité», et qui viendra tout de même promouvoir son dernier livre «Chicago» publié chez Actes Sud. Ou encore Gamal al-Ghitani, qui n'est pas sur cette longueur d'onde et considère que la note de protestation est «une forme d'infantilisme politique» de la part des confrères.

Ne les écoutons pas ! Ne les laissons pas nuire à notre victoire ! Allons même plus loin, plus haut, plus fort ! Appelons au boycott des JO de Pékin ! Revendiquons sur notre lancée le retrait de l’UNESCO ! Isolons encore davantage l’ennemi ! Nous règlerons tous nos problèmes et ferons faire, comme dirait un boycotteur aguerri, le gron bon à la Cose !

6 commentaires:

Anonyme a dit…

cause toujours !

taoufiq a dit…

Paroles! Paroles! Paroles!.......Le monde avance, les mentalités évoluent et nous les arabes? On continue à prendre nos caprices pour des ordres auxquels toute la communauté internationale doit se plier. Retenez-nous, nous allons faire un malheur.Apparemment, le ridicule ne tue pas.Je vais dire de gros mots: Nous sommes devenus des pitres à cause de certains intellectuels et politiques. Israël est une réalité et le boycott est une surenchère vile et inacceptable. Ni le temps ni l'Histoire ne sont arrivés à nous assagir pour ne pas dire civiliser, que faire alors? J'ai envie de dire: Chassez l'intrus !

Anonyme a dit…

Bonjour

Je crois qu'au contraire l'acte de boycott est un acte très civilisé. Comment ne pas boycotter un pays qui pratique une politique de l'Apartheid depuis plus de 60 ans. Une politique pire que celle pratiquée par l'Afrique du Sud pendant ses années les plus sombres.

Bien évidemment, je suis d'accord avec Taha sur le poids (très) relatif de ce boycott mais il fallait marquer le coup en cette période de Nakba. Que l'on soit pro-Palestinien ou pas n'entre pas en jeu. Célébrer le 60ème anniversaire d'un pays considéré toujours comme un des derniers pays colonisateurs par les Nations-Unies relève de l'indécence voire même de l'inhumain.

Désolé de la longueur du message.

taoufiq a dit…

Bonjour Naim,

Des années durant, le monde arabe a pratiqué tantôt la politique de "retenez-moi ou je fais un malheur en jetant Israel à la mer" tantôt la politique de la chaise vide et du boycott, avec les résultats que vous connaissez. Dire qu'avec le boycott, on marquera un coup me paraît sans conséquences tellement on a habitué le monde à nos coups d'éclat et à nos initiatives qui se limitaient à un effet d'annonce.

Anonyme a dit…

La moindre des choses est que vous fassiez des excuses à vos lecteurs et surtout aux âmes des enfants martyrs morts à Gaza.

Je me suis abstenu de commenter votre billet, mais vu l'actualité...

taoufiq a dit…

Adilb,
Je me permets d'intervenir pour avoir épousé le point de vue de Taha et ce pour attirer votre attention sur le fait que vous vous êtes trompé d'adresse en vous prenant à Taha. La barbarie israélienne est une conséquence des mauvais choix adoptés tout au long de ces années par des intellectuels et certains responsables arabes.
Le spectacle n'est-il pas plus désolant, amer....que de voir deux fractions se disputer le pouvoir, chacun s'accrochant à sa bande? Je vous renvoie à une nouvelle d'un écrivain irakien, si ma mémoire ne me trompe pas, figurant dans l'ancien manuel d'arabe de la 3ème du collège exposant les origines du problème palestinien " Le jeu de la marelle" et je vous laisse la liberté d'en faire l'association.