Le 9 mars prochain, les espagnols sont appelés au vote dans un scrutin législatif important. Tout le monde se souvient de la polémique qui avait suivi la victoire des socialistes en 2004, intervenue quelques jours seulement après les attentats sanglants de Madrid. Certains commentateurs avaient attribué cette victoire au comportement du gouvernement dirigé par Aznar, qui avait précipitamment accusé l'ETA basque d'être à l'origine de ces attentats, davantage qu'au mérite des socialistes conduits à l'époque par un nouveau venu répondant au nom de Zapatero.
Quatre ans plus tard, ce jeune novice a mûri, a tenu sa promesse en retirant les troupes espagnoles d'Irak et, surtout, a engagé le pays dans des réformes sociales et civiques (pas de catéchisme à l'école publique, avortement, mariages homosexuels...) qui ne sont pas du goût des conservateurs du parti populaire. Il a également, tenté de nouer le dialogue, certains disent négociations, avec l'ETA, pour régler la question basque, mais sans succès.
Ce sont justement ces sujets qui marquent dans cette campagne la frontière entre les socialistes et les conservateurs... Une campagne qui a connu des moments de tension et même souvent d'agressivité et de discourtoisie.
Tout cela est bien normal. Jusqu'à ce que, hier jeudi, tombe une note de deux pages publiée (voir le texte ici) par la Conférence des évêques sur les élections de 2008 qui place le débat électoral dans un champ assez nouveau et risque d'exacerber les tensions politiques.
En dressant le portrait négatif du parti à ne pas voter selon des orientations précises, l'épiscopat ne laisse planer aucun doute sur le choix qu'il recommande aux électeurs espagnols. Le gouvernement et le parti socialiste, n'ont d'ailleurs pas tardé à réagir à cette immixtion de l'église dans les affaires politiques, qu'ils considérent "immorale".
Dans son numéro de vendredi, le journal espagnol El Pais, titre à la une: "Les évêques entrent en campagne en demandant le vote contre le PSOE". Sur le site de ce journal, une enquête d'opinion par internet montre que déjà 86% des participants sont contre cette immixtion du religieux dans le politique...
La levée de boucliers provoquée par cette entrée de l'église en campagne électorale ne va-t-elle pas favoriser finalement la mobilisation de la gauche et la reconduction de Zapatero?
vendredi 1 février 2008
Religion et politique en Espagne
Libellés : Réflexion
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